Dernier d’une fratrie de six frères et soeurs sans descendants directs, Adelin Roch décédé le 27 janvier dernier dans sa 95ème année, a légué l’ensemble de ses biens à la commune.
Adelin Roch était une figure connue de la ville. Il vouait une véritable passion à la pêche qu’il pratiquait dans le Dessoubre. Il fut aussi à l’origine de la création de l’association du tir sportif du pays de Maîche.
« Nous sommes en train de finaliser ce legs qui s’élève à environ 400 000 euros d’épargne bancaire et 140 000 de bien immobilier », précise Régis Ligier, maire de la commune. « C’est une démarche assez rare et je me souviens d’avoir entendu parler d’un legs de terres très ancien au bénéfice du bureau d’aide sociale de la ville », ajoute-t-il.
Dans son testament, Adelin Roch demande à la commune de valoriser la maison familiale et l’atelier de mécanique contigu. Son père, Maurice Roch, avait repris en 1936 cette activité fondée par son beau-père Adelin Berçot. Il est alors aidé par ses quatre fils : Adelin, Émile, Jean-Marie et Claude. Adelin et Jean-Marie partiront ensuite comme mécaniciens chez Frésard-Panneton (Charquemont), puis chez Cheval (Maîche) et finiront leur carrière à Besançon. L’entreprise poursuivit la fabrication de machines pour l’horlogerie jusqu’en 1982.
« Nous souhaitons rendre hommage à la famille Roch, qui était très attachée à ce quartier du Belvédère et aux habitants de leur ville en général », poursuit l’édile. L’atelier regorge d’outils anciens avec un système de poulies au plafond qui entraînent les tours. Dès leur retraite, les frères continuèrent à y bricoler et avaient même construit un petit moteur d’avion parfaitement fonctionnel.
« Dès que nous aurons levé les dernières démarches administratives, j’aimerais pouvoir trouver des personnes motivées avec lesquelles nous pourrions réfléchir à la manière de faire perdurer cet héritage », confie Régis Ligier. Il est vrai que l’atelier en lui-même est exigu et n’est pas très accessible. Mais tout ce qu’il contient revêt une grande valeur historique et mérite d’être exploité.
Chaque année, quelques rares municipalités héritent de legs exceptionnels qui dépassent parfois largement leur budget de fonctionnement. Depuis les lois de décentralisation (1982-1983), les formalités se sont simplifiées et l’accord de l’État n’est plus nécessaire. Le record actuel revient à la commune de Rouez-en-Champagne dans la Sarthe. Ce village de 800 habitants a perçu un legs de 38 millions d’euros en 2008, générant 7 millions d’euros de droits de succession qu’il a fallu avancer par un prêt !