La L.P.O. Bourgogne-Franche-Comté en partenariat avec le P.N.R. du Doubs Horloger a mis en place un dispositif de sauvetage routier des amphibiens installé sur la R.D. 329a près du hameau Sous Réaumont.
Sachant qu’un crapaud (sportif) met 20 à 30 secondes pour traverser une route, ses chances de survie face à un véhicule sont bien maigres. C’est l’objet même de ce dispositif à triple vocation.

« Il s’agit de limiter l’écrasement de façon à favoriser la reproduction. On en profite aussi pour faire un inventaire des espèces », indique Cyrille Parratte qui coordonne l’une des six opérations de sauvetage déployées sur le Doubs.
Aidé par une vingtaine de bénévoles, il gère le dispositif mis en place le long de la R.D. 329a, à quelques hectomètres après le hameau Sous Réaumont au Bélieu. « C’est un couloir de migration pour les amphibiens qui quittent leurs zones d’hivernage : bois, haies, fourrés pour se rendre dans les zones de reproduction, à savoir, les tourbières des Seignes. »

Installé au début du mois, l’équipement prend la forme de deux filets de 400 m déployés de chaque côté de la route avec des seaux enterrés tous les 15 m pour récupérer les amphibiens. « On va relever les seaux chaque matin. On différencie les espèces, les mâles des femelles. On vérifie également l’état sanitaire. » Le nombre d’amphibiens récupérés varie d’une année sur l’autre : 816 en 2022, 1 480 en 2023 et 991 en 2024. « Rien que pour ça, cela vaut le coup de se mobiliser », estime Cyrille Parratte.

90 % de l’effectif rentre dans la famille des tritons. Quatre espèces sont inventoriées : triton alpestre, triton palmé, le rare triton ponctué et le très rare triton crêté. « Le fait d’avoir ces quatre espèces encore présentes montre bien l’intérêt de se mobiliser. Le groupe des batraciens avait déjà subi d’énormes pertes lors de la canicule de 2003. Les effectifs n’ont jamais été reconstitués. »
Deux autres espèces sont recensées lors de ces sauvetages : le crapaud commun et la grenouille rousse. La L.P.O. essaie tant bien que mal de sensibiliser les pouvoirs publics à ces enjeux de biodiversité. Ce dispositif de sauvetage bénéficie d’une autorisation du Conseil départemental et d’une dérogation de capture par la D.D.T. « Tout le matériel est fourni par le Département. Une limitation de vitesse à 50 km/h au lieu de 80 km/h est normalement imposée pendant toute la durée du dispositif opérationnel jusqu’en mai. Sauf qu’on s’est fait voler les panneaux de limitation ! »
