Le Parc naturel régional du Doubs Horloger, en lien avec l’association Arcjurassien.ch, co-pilote un groupe de travail destiné à mesurer et à encourager le covoiturage
Dans une étude datant de 2020, l’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.) indiquait que “seulement 3 % des frontaliers de l’Arc jurassien se rendent sur leur lieu de travail en transports en commun.” Et seulement 1 frontalier sur 10 résidant à Morteau utilise les transports en commun, malgré l’existence de la ligne dite des Horlogers. Une part infinitésimale qui n’est guère plus élevée en matière de covoiturage, expliquant, en partie, les files ininterrompues de voitures qui sillonnent les axes frontaliers, d’autant qu’en dix ans, le travail frontalier s’est fortement développé, avec près de 50 % de travailleurs supplémentaires.
Les autorités publiques continuent pourtant à déployer des efforts pour convaincre les frontaliers, du bien-fondé, si ce n’est des transports en commun, du moins du covoiturage. Non sans mal comme l’explique Inès Maire-Amiot, chargée de mission transition énergétique et mobilités au Parc naturel régional du Doubs Horloger : “Sur ce sujet, on se confronte à un écueil côté français. On a beaucoup de mal à convaincre les entreprises françaises de s’associer à nos travaux, elles ont l’impression que le travail sur le covoiturage va encore plus les dépouiller de leurs salariés. Nous nous sommes donc reconcentrés sur les entreprises suisses : 70 d’entre elles sont impliquées dans un programme d’incitation au covoiturage”, note la chargée de mission.
Avec des résultats encourageants, à l’image de cette entreprise basée au Noirmont, Oroluxe, qui emploie 50 % de travailleurs frontaliers français et où 40 % d’entre eux covoiturent. “Sur l’ensemble des entreprises impliquées dans ce travail, 36 % des frontaliers covoiturent désormais”, se félicitent les partenaires.
À constater le remplissage des parkings de covoiturage à Morteau par exemple, mais aussi plus loin du côté de Loray ou même au rond-point d’Étalans, le covoiturage progresse lentement, le sujet semble commencer à infuser. “Nous réalisons de temps en temps des comptages aux différentes frontières dans le Haut-Doubs. Globalement, on est aux alentours de 25 % de véhicules qui comportent au moins deux personnes. Mais on voit quand même que ça a tendance à stagner, il y a encore une grosse marge de progression.”
Les freins au covoiturage sont connus : la liberté individuelle, l’organisation du travail, les contraintes familiales, le poids des habitudes. “Il y a encore un vrai travail d’accompagnement à faire pour inciter les plus réticents”, reconnaît Inès Maire-Amiot.
Alors, pour encourager les changements d’habitude, les autorités engagent de nouvelles actions. Le P.N.R. travaille actuellement avec les communautés de communes du Pays Horloger à la création d’un plan de mobilité simplifié en lien avec les entreprises du territoire.
À destination du public frontalier, il existe des animations incitatives comme l’opération “Le covoiturage ? Et si j’essayais ?”, sorte de challenge avec des cadeaux à la clé. La dernière édition a eu lieu en ce mois de novembre. Autant d’initiatives destinées à accompagner progressivement les entreprises et leurs salariés au changement.