Fondée au début des années cinquante par Roger Martin, l’entrepreneur de travaux publics, le Domaine de la Pinte est resté depuis sa création dans le giron familial. Les descendants s’orientent de plus en plus vers l’accueil des visiteurs et des touristes
Il ne faut pas faire beaucoup de route pour être dépaysé. Passé Quingey, on arrive vite dans le Jura et les premiers alignements de vignes avant Mouchard donnent le ton. Quelques minutes après, on bascule sur Montigny-les-Arsures, puis Arbois. C’est à la sortie de la capitale des vins du Jura qu’on aperçoit le Domaine de la Pinte. 34 hectares de terre plantée de vignoble, dont 14 hectares de savagnin, 10 hectares de chardonnay et melon à queue rouge, 5 hectares de poulsard, 3 de trousseau et 2 de pinot noir.
Particularité du domaine : il a été créé en 1953 par un Arboisien d’origine, Roger Martin, entrepreneur de travaux publics, et appartient toujours à la famille, soixante-dix ans après sa création. Une histoire que Vincent Martin, petit-fils du fondateur et actuel P.D.G. du groupe éponyme, et son épouse Catherine, s’attachent à perpétuer. Et qu’ils veulent désormais mieux faire connaître.
“Il se passe beaucoup de choses dans le Jura et on en parle assez peu, surtout depuis Besançon. Il se passe également beaucoup de choses au Domaine de la Pinte et on en parle encore moins !” Pourtant, au fil des ans, le Domaine a su évoluer avec son temps. Et même devancer les modes puisque sous l’égide de Pierre, le père de Vincent, la Pinte transforme l’intégralité de ses terres en agriculture biologique. Dix ans plus tard, il positionne le domaine parmi les pionniers de la biodynamie dans le vignoble jurassien.
Aux côtés de son épouse Catherine, le challenge de Vincent Martin est aujourd’hui de développer une nouvelle offre autour de l’œnotourisme. “Avant, quand les gens arrivaient ici dans le vignoble du Jura, c’est qu’ils s’étaient perdus !” sourit Vincent Martin. “Ce temps-là est révolu, il nous faut être en mesure d’accueillir les touristes et les visiteurs correctement.” Si le Domaine a toujours reçu le public et organisé des visites et des dégustations, les actuels propriétaires ont donc voulu aller plus loin.
Après avoir investi plus d’1,4 million d’euros pour entièrement rénover et décorer les espaces d’accueil, la famille Martin a développé un service de restauration avec la “Table de Pierre”. “C’est un service à la carte”, détaille Catherine Martin : “soit les gens viennent avec un chef à qui on met nos cuisines à disposition, soit on leur propose un traiteur local. On peut venir à deux, ou en groupe d’amis, on peut y faire un cocktail dînatoire ou déjeunatoire, et y associer des dégustations et une visite des caves. On peut également recevoir des entreprises pour des séminaires jusqu’à 120 personnes. C’est un concept qui se développe très bien. Il est même possible de fournir un piano sur la terrasse aux beaux jours, voire un D.J. !”
Ce développement de l’œnotourisme, “on y croit vraiment !” enchaîne Vincent Martin, même s’il ne cache pas les difficultés à trouver du personnel comme c’est le cas partout en milieu rural. Pour suivre la tendance, le Domaine de la Pinte a également en projet de créer, pour 2025, un escape game extérieur autour de l’histoire du domaine et de la famille Martin. Histoire de donner une raison de plus aux locaux et aux touristes de venir découvrir cet écrin au milieu des vignes où la tradition ancrée depuis plusieurs décennies n’empêche pas d’être en phase avec les tendances actuelles de ce qu’on appelle le slow tourisme.