La situation impose déjà de ne pas gaspiller la ressource en eau
Rivières au plus bas, niveau des nappes en baisse : la situation de l'eau pourrait encore se dégrader faute de précipitations. Le Grand Pontarlier appelle à la vigilance.
Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas dans le Haut-Doubs. Après un hiver certes extrêmement doux mais copieusement arrosé, le printemps affiche des températures estivales et une sécheresse très préoccupante. Pas la moindre goutte de pluie depuis cinq ou six semaines. Dans le même temps, le service eau et assainissement de la CCGP (Communauté de communes du Grand Pontarlier) constate que la consommation d'eau a augmenté de 10% en mars. Tentative d'explication.
Les besoins d'eau augmentent toujours en période de sécheresse. "On note par exemple une surconsommation sur les secteurs de Levier et du Saugeais, liée à l'usage de l'eau du réseau pour alimenter le bétail car les citernes sont vides. C'est la même chose pour ceux qui utilisent des systèmes de récupération d'eau déjà à sec. On sait aussi que les gros consommateurs d'eau comme la blanchisserie UNAP de Pontarlier ne sont pas forcément en arrêt d'activité avec le confinement", explique Gérard Rognon, l'élu toujours vice-président du Grand Pontarlier en charge de l'eau et de l'assainissement.
L'état des sols et le lit des rivières à sec témoignent d'un gros manque d'humidité de surface. De quoi inquiéter aussi le monde agricole soucieux d'une pousse d'herbe suffisante pour nourrir le bétail et remplir les granges de foin d'ici quelques semaines. Rien n'est moins sûr.
La situation est un peu moins alarmante sur le plan des nappes qui n'avaient jamais été aussi pleines au sortir de l'hiver. Du jamais vu depuis 10 ans. "On se retrouve dans la même situation qu'en 2018 où l'on avait eu une très bonne recharge de la nappe", confirme Sylvain Charrière, le directeur du service de l'eau et de l'assainissement au Grand Pontarlier.
Sauf que la nappe n'a rien d'une piscine souterraine étanche. "C'est davantage une rivière d'accompagnement souterraine", poursuit le directeur en différenciant même les nappes du Doubs et du Drugeon. La seconde aurait tendance à se vider un peu plus rapidement. La station de pompage du syndicat des eaux de Dommartin affiche un niveau plus critique qu'ailleurs . "Proche de ce que l'on voit habituellement à la fin du mois de juin", observe Sylvain Charrière. D'où l'appel à la vigilance lancé par les élus du Grand Pontarlier conseillant de limiter les gaspillages d'eau à titre personnel et professionnel. Si rien ne tombe dans les semaines à venir, le scénario des sécheresses estivales dans le Haut-Doubs se renouvellerait pour la troisième année consécutive.