Professionnel du tourisme installé dans le Nord Franche-Comté, Paul Lamzouri est l’ambassadeur de la plateforme Airbnb pour le Doubs. Plus de 3 000 logements seraient concernés dans notre département.
C’est à dire : Que représente le phénomène Airbnb dans notre département ?
Paul Lamzouri : Plus largement qu’Airbnb qui est devenu un nom presque générique, on parle d’O.T.A., comme Online travel agencies, pour désigner toutes les plateformes de réservation en ligne. Ce phénomène a pris une proportion phénoménale, notamment depuis le Covid. On estime le nombre de logements dans le Doubs concernés par les réservations en ligne entre 3 000 et 4 000. Ce chiffre a quasiment doublé en cinq ans.
Càd : Cela concerne tout le territoire ?
P.L. : Notre département est à couper en deux. Il y a les principales villes comme Besançon et Montbéliard-Belfort où le tourisme d’affaire via les plateformes est très développé et représente aujourd’hui les deux tiers de la clientèle Airbnb. Et il y a le Haut-Doubs, où on distingue le tourisme classique, avec également de plus en plus de logements Airbnb. Et, en plein développement, les logements Airbnb loués à la semaine ou au mois par des travailleurs frontaliers qui arrivent sur le territoire et qui prennent cette solution en attendant de trouver un logement plus stable ou pendant leur période d’essai.
Càd : Les plateformes type Airbnb ne concernent d’ailleurs pas que les meublés ? Les hôtels et les chambres d’hôtes ont intérêt également à y être présents ?
P.L. : Ils se doivent d’y être aussi. Plus personne aujourd’hui ne peut se passer de la visibilité d’une plateforme. Il y a quelques années, ces plateformes étaient perçues comme des “moutons noirs” par les professionnels du tourisme. Maintenant, tout le monde se rend compte, y compris les collectivités et les offices de tourisme, qu’on ne peut pas faire sans elles. Les collectivités récupèrent une part de taxe de séjour non négligeable. L’an dernier, Airbnb a dû reverser environ 300 000 euros de taxes de séjour à l’échelle du Doubs. Les plateformes constituent l’avenir de la location meublée. Le Doubs est d’ailleurs ressorti dans la plateforme Airbnb l’été dernier et l’été précédent comme une destination phare pour Airbnb, grâce aux atouts de ce département qui sont de plus en plus visibles à travers les plateformes.
Càd : Cet essor des plateformes devrait se poursuivre ?
P.L. : Je pense qu’on est proche du niveau maximal. Désormais, il s’agit pour les meublés de se différencier, par d’autres atouts : une conciergerie, la décoration, le niveau de confort du logement, etc. Un studio tout blanc sans aucune décoration, aujourd’hui, sur Airbnb, ça ne marche plus. La montée en gamme progressive concerne donc aussi les logements sur les plateformes.