Pour l’association des amateurs de vol libre, delta-plane et parapente, le Mont Vouillot est un des principaux sites de pratique. L’installation de l’antenne S.F.R. contestée les condamnerait.
Il n’y a pas que les amoureux de nature, les contemplatifs et les randonneurs qui s’insurgent contre la pose d’une antenne prévue par l’opérateur de téléphonie S.F.R. sur les pentes du Mont Vouillot. Le collectif de sauvegarde du Mont Vouillot qui s’est créé en début d’année a aujourd’hui recueilli “plus de 1 000 signatures pour notre pétition, donc plus de 400 d’habitants du Val de Morteau” note Michel Vivot, un des membres de ce collectif (voir notre édition précédente).
Parmi les contestataires, il y a aussi les sportifs amateurs de vol libre, réunis au sein de l’association les Ailes du Val de Morteau qui regroupe une petite quarantaine de pratiquants, delta-plane ou parapente. Pour le président de l’association François-Xavier Bettoni, la pose de cette antenne serait une catastrophe. “Cette antenne serait installée à l’endroit précis où un thermique, un courant d’air ascendant, nous permet de prendre notre envol et de décoller. Une antenne de 26 mètres de haut constituerait donc un réel danger pour nos pratiquants” résume-t-il. “L’activité de vol libre ne représente que fort peu en termes économiques, sans doute, mais elle fait partie du paysage et se trouve souvent mise en avant par les acteurs de la promotion touristique de notre très belle région. L’antenne limiterait, voire, interdirait peut-être même le vol depuis le Mont Vouillot, c’est un drame pour tous les amoureux du vol libre, plusieurs générations de pilotes qui passent, qui sont passées depuis 50 ans et se sont épanouies dans cet espace magnifique, pour le plaisir des yeux des Mortuaciens petits et grands” ajoute Jean-François Ciglia, un autre membre des Ailes du Val de Morteau.
Techniquement, quand une telle antenne existe sur un site, pour éviter tout danger, les sportifs “volants” se doivent de respecter une distance de sécurité de 150 m autour et de 50 m en haut du dispositif concerné. Autant dire que la pratique du vol libre serait purement et simplement condamnée depuis le Mont Vouillot, pourtant un des spots préférés des amateurs. “Nous choisissons nos sites de décollage en fonction de la direction du vent, poursuit M. Bettoni. Nous pouvons partir du Meix Musy, du haut des Frenelots ou encore du Mont Châteleu. Mais le site principal pour nous reste le Mont Vouillot.”
Les membres des Ailes du Val sont d’autant plus amers que ce projet d’antenne a été fait “dans le dos de tous, de manière un peu sauvage, en toute discrétion, et c’est ça aussi qui nous révolte.” Comme tous les opposants au projet, les membres des Ailes du Val réclament une seule chose : que les porteurs de projet déplacent cette antenne à un autre endroit. Ils comptent aussi sur le président du nouveau Parc régional naturel du Doubs Horloger pour peser sur ce débat environnemental.