Depuis un an, stéphane jeune fait de l’entretien paysager, avec des brebis, à Besançon. une activité qu’il mène désormais toute l’année, du 1er janvier au 31 décembre.
Ses expériences de pâtre transhumant l'ont beaucoup questionné sur la gestion des espaces végétalisés. Que ce soit en vue de la gestion de l'alimentation d'un troupeau ou de l'entretien d'un espace en voie d'enfrichement. Depuis le printemps 2022, Stéphane Jeune fait de l'entretien paysager, de la gestion de la végétation, avec des brebis dans les vergers ou près du Rosemont, mais aussi sur des vergers privés à Beure et Port-Douvot, ainsi que pour une partie des espaces verts de l'E.N.S.M.M. à Témis.
"Le principe est de gérer le développement de la végétation par la consommation des ruminants" détaille celui qui a débuté comme vacher à la Petite Échelle, sur le Mont d'Or dans le Haut-Doubs puis s'est "expérimenté" dans les Pyrénées ariégeoises, les Alpes et en Valais. "Besançon est une ville particulièrement bien fournie en zones pouvant être traitées. Pelouses et espaces verts autour des entreprises, friches, vergers, les espaces sont variés" continue-t-il. "Techniquement, la consommation des végétaux, les effets du piétinement des ruminants, ainsi que leurs déjections sont gérés par une parcellisation fine et adaptée des zones à travailler, parcellisation réalisée principalement par des clôtures mobiles temporaires."
En dehors des périodes de forte activité, les espaces sont laissés libres à la circulation des personnes et de la faune. "Le principe est désigné par le terme 'pâturage tournant' poursuit Stéphane Jeune. Les zones sont ainsi travaillées par périodes courtes, par des passages rythmés à une fréquence et à un nombre déterminés selon les besoins, en cohérence avec le projet spécifique à chaque espace. Et bien sûr en fonction de la météo, l'utilisation des brebis peut aussi être accompagnée de coupe, d'arrachage ou au contraire de protection de certaines plantes ou zones au profil particulier."
Toutes ces actions sont réalisées avec des brebis de race Thônes et Marthod ou Heidschnucke, à l'aide de claies, barrières qui permettent aussi une protection face aux prédations, ou de clôtures électrifiées. À ce jour, le cheptel de Stéphane Jeune est composé de trois troupeaux de seize ovins : un troupeau Heidschnucke (race originaire du nord de l'Allemagne) composé de 4 brebis, 1 bélier et 6 agneaux, un troupeau Thônes et Marthod (une vieille race de brebis originaire de Savoie) composé de 5 brebis, 1 bélier, 7 agneaux, et un troupeau mixte des agneaux de l'année passée (2 agnelles et 3 moutons). Sa pratique est écologique.
"Je relance la compétition entre les essences végétales, laisse suffisamment la végétation se développer pour jouer son rôle d'habitat, et permets à la vie du sol d'être riche" poursuit Stéphane Jeune pour expliquer en quoi il contribue à la préservation et à l'amélioration de l'environnement. "Je ne laisse pas faire n'importe quoi aux troupeaux. C'est moi qui conduis, gère l'alimentation des animaux et l'entretien paysager. Je veille à ce qu'il n'y ait pas de surpâturage. Pour autant, je réfute le terme d'éco-pâturage. Je ne l'aime pas. Le pâturage est par nature écologique, ou au contraire désastreux pour les équilibres !" Son activité doit être millimétrée. "Entre la gestion de la végétation et l'alimentation des brebis, ce n'est pas toujours simple à gérer" termine Stéphane Jeune. "Il ne faut pas leur faire manger l'herbe trop tôt, ni se laisser dépasser par la pousse. Et il faut penser à avoir de l'herbe 'sur pied' à chaque moment de l'année. Ce qui correspond à l'intérêt d'avoir un couvert végétal suffisant pour maintenir l'humidité pour une grande variété de micro-faune notamment