La retraite lui a permis d’assouvir sa passion de la pierre, héritage depuis plus d’un siècle de sa famille originaire d’Italie.
Prototypiste dans l’industrie horlogère, rien a priori ne prédestinait Daniel Chiari à la sculpture, même s’il avoue avoir toujours eu un fort penchant pour le travail de la pierre. “Il y a quatre ans, j’ai participé à des week-ends de formation dans l’Ain, puis j’ai travaillé assidûment dans mon garage aux Bréseux pour acquérir et améliorer les techniques”, confie-t-il.
C’est en 2021 qu’il se lance sur ses premières pièces. L’assurance vient après un excellent accueil du public lors d’une première exposition avec les peintres du plateau de Maîche et une journée de démonstration à l’Université Populaire.
Une tradition familiale
“Anselmo, mon grand-père était sculpteur professionnel agréé par les Beaux-arts italiens de San Remo. Il avait commencé sa formation à 14 ans avec les Compagnons du devoir”, se souvient le sculpteur. Son père, Victor, arrivé en France après la 2ème guerre mondiale était un excellent tailleur de pierre et un maçon reconnu. “Leur transmission de l’amour de la matière et de la méticulosité du travail est toujours en moi”, constate Daniel.
Il se fournit en bloc de pierre calcaire du jurassique supérieur, très tendre (similaire au tuffeau de Bourgogne). La carrière se situe à Savonnières-en-Perthois dans la Meuse (à une quinzaine de kilomètres de Saint-Dizier).
Un travail minutieux
“Je trouve un modèle qui me parle et je réalise un tracé. Mon ancien métier m’aide beaucoup pour passer d’un dessin ou d’une photo, en deux dimensions, à un objet en volume”, explique l’artiste. Puis c’est à l’aide de burins, gradines, râpes et papiers abrasifs que naissent les sculptures. “J’attache une importance particulière à la finition. Tout est réalisé à la main, y compris les ponçages et les décors contrastés entre le matériau martelé et poli”, poursuit-il.
Une activité passionnante
Passion, vision, patience et anticipation sont les qualités nécessaires à la réussite d’une belle pièce. La pierre de Savonnières ne donne pas le droit à l’erreur et il avoue quelques ratages dus à des petits trous qu’il découvre dans le matériau, au fur et à mesure de l’avancée du travail. “Au début, je considérais cette activité comme un passe-temps. Mais au fil des mois, ça a pris plus d’ampleur et j’y consacre, avec bonheur, une trentaine d’heures par semaine, surtout le matin”, avoue-t-il.
Un loisir avant tout
Sa série des Lynx, présentée au Festival “De Maîche avec la nature”, à la demande des organisateurs, a beaucoup plu. La plus grande des œuvres (voir photo) a nécessité quatre jours complets de travail. Le public nombreux a pu découvrir le réel talent de cet artiste du cru et apprécier les démonstrations de son travail réalisées sur place. “Cette activité restera un loisir, je n’ai pas l’intention d’en faire un métier à plein-temps. Mon plaisir est de proposer de jolies pièces inédites et abordables entre 60 et 300 euros”, conclut Daniel Chiari.