Le Golf des Étraches à Pontarlier, comme le camping de Levier, a intégré un programme dit “régénératif” pour intégrer les nouvelles exigences en matière de climat et s’assurer un développement pérenne et responsable.
Sans doute que ce terme sera de plus en plus à la mode quand il s’agira d’évoquer l’adaptation des structures touristiques de notre massif de moyenne montagne à l’évolution du climat. Cet hiver (presque) sans neige est là pour nous rappeler la fragilité d’un modèle économique qui a essentiellement reposé pendant des décennies sur le produit neige. Les acteurs du tourisme en sont bien conscients et préparent donc l’après. Métabief est l’exemple le plus connu. D’autres structures sont également engagées dans un processus durable. Dans le cadre de la démarche stratégique sur le tourisme et les loisirs menée sur le territoire du Haut-Doubs, le camping de la forêt à Levier et le Golf des Étraches intègrent un programme dit “régénératif” porté par Avenir Montagnes avec le soutien du Commissariat à l’aménagement, au développement et à la protection du massif du Jura.
“L’objectif est d’accompagner ces deux établissements dans leur développement avec des principes régénératifs aussi bien sur leurs espaces et ressources naturelles, leurs écosystèmes économiques et sociaux, et leurs infrastructures” résume Claire Leboisselier, cheffe de projet transition Pays du Haut-Doubs-Avenir Montagnes.
Les deux établissements ont été ou sont concernés par une pression forte par rapport à leurs ressources ou leur patrimoine naturel : le camping de Levier qui a dû se résoudre à abattre de nombreux arbres sur son domaine, touchés par le scolyte. Et le Golf des Étraches soucieux de la ressource en eau. Aidés d’un cabinet privé, l’entreprise Synergies et Développements, “on a donc engagé avec ses deux structures touristiques une action régénérative” note la cheffe de projet. Concrètement, qu’est-ce que cette notion signifie ?
L’économie régénérative, un concept théorisé par l’environnementaliste française Isabelle Delannoy, repose sur trois piliers : le côté nature (comment je peux récupérer ou réutiliser les eaux usées sur un golf par exemple), le lien social (comment intégrer les forces vives locales sur la replantation d’essences nouvelles d’arbres au camping par exemple, ou comment intéresser un public plus large que la clientèle classique d’un golf pour les Étraches par exemple), et la partie économique : comment faire en sorte qu’on maintienne ou crée de l’emploi sur le territoire.
C’est dans ce cadre que le Golf des Étraches réfléchit à la création, dans cet écrin de nature situé sur la commune de Pontarlier en direction des Alliés, à créer sur le site une offre d’hébergement écoresponsable pour répondre à une demande croissante. “C’est une piste de réflexion. Il s’agirait peut-être de créer sur ce site de 40 hectares des éco-lodges qui seraient en phase avec les orientations futures d’un tourisme responsable et durable. Nous sommes vraiment dans cette réflexion consistant à mesurer les répercussions écologiques de nos projets, également les répercussions sociales, avec des créations d’emplois qui pourraient être mutualisés avec d’autres structures, pourquoi pas avec le camping de Levier” confie Frédéric Deleule, le gérant du Golf de Pontarlier-les Étraches, lequel équipement, précise-t-il, “n’a aucun dispositif d’arrosage automatique. On sait que la problématique de l’eau est capitale dans notre région.”
La démarche engagée par le Pays du Haut-Doubs aux côtés de ces deux acteurs du tourisme que sont le camping de Levier et le Golf de Pontarlier pourrait dans un second temps amener des partenaires financiers à soutenir leurs futurs projets d’investissements. C’est ainsi qu’une dynamique vertueuse pourrait naître pour soutenir un développement touristique durable au profit du territoire du Haut-Doubs. Un premier bilan de cette démarche innovante devrait être connu d’ici l’été.