Les sœurs des Fontenelles reçoivent toute l’année des groupes de réflexion.
Depuis quelques mois, les visages des sœurs Chin et Chuong sont devenus familiers aux habitants du village. Elles ont fait un long périple depuis leur Vietnam natal pour rejoindre la communauté.
Sœur Rose-Marie retrace l’histoire de sa congrégation : “Notre fondateur Antoine-Sylvestre Receveur est né en 1750 à Bonnétage. Nommé curé aux Fontenelles en 1776, il y fait bâtir l’église et deux écoles.” Malgré la période révolutionnaire, il construit en 1789 un premier bâtiment et y établit la communauté. Démoli à la fin de la Révolution, il fut édifié en 1836 sous sa forme actuelle. La congrégation est également présente en Angleterre, Irlande et au Nord-Bénin.
“Les sœurs vieillissantes voudraient garder une présence de la vie religieuse en milieu rural”, déclare Sœur Rose-Marie. La congrégation exerce sa tutelle sur les établissements scolaires du site. Le groupe accueille 115 élèves de la maternelle à la troisième et offre un internat particulièrement adapté aux élèves nécessitant un soutien. Les lieux sont spacieux et les sœurs reçoivent toute l’année des groupes de réflexion pour des temps de pause physique ou anagogique. Depuis une dizaine d’années, elles organisent des semaines de jeûne spirituel inspiré du “régime Buchinger”. Faire face à toutes ces activités devient difficile pour la communauté.
“Le français est vraiment difficile car de nombreux sons n’existent pas en vietnamien”, note Sœur Chuong.
Face au manque de vocations en France, elles ont fait appel à une congrégation vietnamienne déjà implantée à Montbéliard et à Valdoie (Congrégation des Amantes de la Croix). Chin et Chuong sont arrivées aux Fontenelles l’an dernier. “Leur priorité est d’apprendre notre langue, ce qui n’est pas aisé pour elles”, constate Sœur Rose-Marie. “Les habitants du village sont gentils et tous m’encouragent à bien continuer”, témoigne Sœur Chin. “Ce n’est pas toujours simple de réfléchir dans une autre langue et de comprendre une nouvelle culture”, poursuit-elle. “Le français est vraiment difficile car de nombreux sons n’existent pas en vietnamien”, ajoute Sœur Chuong.
Toutes les deux apprécient la beauté et le calme de notre région, ainsi que les randonnées avec le club des aînés. “L’hiver dernier, j’ai été toute surprise de voir la neige pour la première fois”, s’étonne Sœur Chin. Deux autres religieuses vont les rejoindre en 2021 afin de créer une communauté sur le site. Pour l’instant, elles se concentrent sur l’apprentissage du français et de notre culture et n’interviennent pas encore dans les activités professionnelles de la communauté. “Chaque événement, chaque rencontre, chaque visite de lieux m’intéresse et me donne une ouverture mais j’ai encore tellement de choses à découvrir”, s’enthousiasme Sœur Chin.
L’intégration de ces jeunes femmes dans la vie du village suit son cours. La volonté des Sœurs de la Retraite Chrétienne de pérenniser leurs 230 ans d’histoire semble être en bonne voie.