Près de 48 000 actifs résidant en Bourgogne-Franche-Comté traversent la frontière pour rejoindre leur lieu de travail en Suisse. Leur temps moyen de trajet domicile-travail est plus élevé que celui des frontaliers des autres régions. Et ce sont ceux aussi qui polluent le plus.

Début 2024, l’Office fédéral de la statistique suisse dénombrait 47 900 frontaliers, effectivement actifs en Suisse et résidant en Bourgogne-Franche-Comté. En 2021, ils représentent 3 % de la population active de la région. Ces frontaliers bourguignons-francs-comtois gagnent mieux leur vie que leurs homologues en France, plus encore avec l’appréciation du franc suisse face à l’euro qui a bondi de +20 % entre 2010 et 2021, mais, “le revers de la médaille est pour ces frontaliers des déplacements de plus en plus longs”, réaffirme l’I.N.S.E.E. régional dans une très récente étude.

Un profil lié aux emplois industriels qu’ils occupent

Plus d’un frontalier de la région sur deux travaille dans l’industrie, notamment en raison de la proximité des entreprises de l’horlogerie suisse. Les frontaliers bourguignons-francs-comtois sont ouvriers pour la moitié. Ils sont par ailleurs plus jeunes que dans les autres régions frontalières avec la Suisse (Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes) : près de la moitié d’entre eux a moins de 40 ans. En 2021, les frontaliers de la région parcouraient en moyenne 43 km pour se rendre sur leur lieu de travail, c’est 8 km de plus que ceux du Grand Est et 15 km de plus que ceux d’Auvergne-Rhône-Alpes.
“Cet éloignement aux pôles d’emploi suisses peut expliquer que peu de frontaliers de nationalité suisse résident en Bourgogne-Franche-Comté, alors qu’ils sont plus nombreux en Grand Est près de Bâle, et en Auvergne-Rhône-Alpes aux abords de Genève”, note l’I.N.S.E.E.

Résidences françaises et flux transfrontaliers

La résidence en France des frontaliers, ce n’est pas nouveau, engendre un flux toujours plus nombreux aux postes-frontières. Ainsi, “le flux de frontaliers passant par la commune de Villers-le-Lac dépasserait désormais quotidiennement les 8 300 individus en 2021, contre 6 100 en 2010.”
Et comme les pôles d’emploi suisses sont relativement peu nombreux à proximité immédiate de la frontière, les frontaliers de la région doivent donc parcourir en moyenne 22 km de trajet en Suisse pour rejoindre leur travail. Résultat logique souligné par les statisticiens de l’I.N.S.E.E. : “Les frontaliers de Bourgogne-Franche-Comté émettent plus de CO2 que tous les autres. Ils émettraient chaque année plus de 2,1 tonnes en équivalent CO2.” C’est près de deux fois plus que ceux d’Auvergne-Rhône-Alpes (1,1 tonne), ces derniers, c’est logique, étant beaucoup mieux desservis en transports en commun.

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