Pour encourager les frontaliers qui travaillent sur Lausanne à prendre le train, la Région doit augmenter le niveau de service en fin de journée entre Vallorbe et Pontarlier. C’est ce que demandent les usagers avec l’appui des élus locaux.
Alors qu’une pétition est en cours pour demander l’aménagement du poste de douane de Jougne afin de fluidifier le trafic frontalier aux heures de pointe, d’autres voix s’élèvent pour plaider la cause du transport en commun comme solution aux bouchons routiers qui encombrent la RN57. Le train, plutôt que la voiture, est une alternative qui fait son chemin auprès des travailleurs frontaliers las de perdre du temps sur la route. Il suffit de lire les commentaires qui accompagnent la pétition en question.
“Je serais le plus heureux des hommes d’avoir une possibilité d’une liaison Pontarlier-Vallorbe à des horaires compatibles avec les heures de travail helvétiques”, écrit Laurent. “Des trains, s’il vous plaît !” tambourine Mathieu. Des trains, il y en a entre Pontarlier et Vallorbe, et Frasne et Vallorbe. Le service existe, mais il ne répond que partiellement aux besoins. Ce qui pose problème, ce sont les horaires du soir. “Seulement deux trains permettent de relier Vallorbe à Pontarlier. Ils quittent la gare de Vallorbe à 16 h 52 et à 17 h 23”, observe Jean-Christophe. Employé à Lausanne, il lui est impossible d’arriver à temps à Vallorbe pour attraper la dernière correspondance pour Pontarlier, sauf à quitter le bureau avant 16 heures et sauter dans le train de 16 h 33, à Lausanne, pour Vallorbe.
Les horaires des trains du soir sont donc incompatibles avec ceux de beaucoup de frontaliers du bassin d’emploi de Lausanne. Ils se résignent finalement à prendre leur voiture jusqu’à la gare de Vallorbe pour embarquer dans un train suisse. La solution proposée par des usagers comme Jean-Christophe consiste à mettre en place “deux trains complémentaires” le soir entre Vallorbe et Pontarlier “au minimum à 18 h 23 et 19 h 23.” En fin d’année dernière, il a interpellé la Région, qui a la compétence du transport ferroviaire. Sollicités à leur tour, les élus locaux lui ont emboîté le pas pour que la collectivité territoriale se saisisse du dossier et apporte une solution à un problème qui, a priori, n’est pas insoluble.
“C’est un dossier qui me préoccupe. Si on veut que les gens utilisent les transports, il faut adapter le service”, insiste le sénateur Jean-François Longeot qui a demandé à Marie-Guite Dufay, la présidente de Région, d’examiner avec attention “une nécessaire amélioration de la desserte Pontarlier-Vallorbe.” Brigitte Prêtre, maire de Saint-Antoine, monte également au créneau. “On nous dit que nous, élus, nous devons prendre conscience de la population qui ne cesse d’augmenter, que nous devons faire le nécessaire au niveau des hébergements, école, collège, lycée, salle de sport, etc., mais pas grand monde s’inquiète de la mobilité. Nos routes actuelles ne suffisent plus”, écrit-elle.
La Région a reçu le message. Mais la solution qu’elle propose n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Elle étudie “la faisabilité de l’adaptation horaire d’un train TER permettant une liaison vers Pontarlier au départ de Lausanne à 17 h 02. En fonction des résultats de l’étude, cette modification pourrait intervenir en 2025”, indique dans un courrier du mois de décembre Michel Neugnot, vice-président de la Région en charge des mobilités.
Les usagers devront s’accommoder de cette évolution si toutefois elle devait se concrétiser. Selon nos informations, la Région est confrontée à plusieurs difficultés qui l’empêchent d’aller plus loin. Le problème est d’ordre technique. Il paraît compliqué d’ajouter de nouveaux trains et de modifier les horaires sur cette ligne frontalière. Le second problème est d’ordre financier. La collectivité n’aurait pas la capacité financière de mettre en place de nouvelles plages horaires. Soucieux de faire progresser le dossier et afin que chacun puisse prendre la mesure des enjeux du transport ferroviaire transfrontalier, Jean-François Longeot demande l’organisation d’une table ronde, dans le Haut-Doubs. Il invite la Région à échanger et à fournir l’ensemble des éléments d’appréciation de la situation. Pour l’instant, les demandes du sénateur sont restées lettre morte.