Avec son look et son franc-parler, Sahra Chatenet affiche clairement sa forte personnalité tout en dévoilant une sensibilité à fleur de peau. Un volcan endormi qui a trouvé à canaliser son énergie, ses sentiments et sa créativité dans le tatouage.

Aujourd’hui, je ne pourrais pas faire autre chose. C’est une forme d’exutoire", explique celle qui vit aujourd’hui pleinement de son art. Une passion qu’elle a concrétisée professionnellement en se mettant à son compte en 2021. "Mon frère qui est aussi tatoueur à Levier m’a donné quelques conseils. J’ai beaucoup appris par moi-même, d’abord en travaillant sur moi-même et en m’exerçant un peu sur des peaux synthétiques. Puis j’ai fait des tatouages sur des amis avant d’en faire mon métier."

Véritable phénomène de société, le tatouage est plus que jamais d’actualité. Plusieurs tatoueurs ont une boutique à Pontarlier, d’autres comme Sahra Chatenet préfèrent intervenir en salon privé dans un local aménagé à son domicile. "Je fais aussi beaucoup de tatouages dans les bars, dans des boutiques. Ce n’est pas forcément ce que je préfère mais c’est très efficace pour se faire connaître." En salon privé, la relation est tout autre, les gens se confient davantage.

Sahra Chatenet a trouvé son bonheur professionnel dans le tatouage, un métier où elle s’épanouit pleinement.

À 34 ans, Sahra Chatenet n’a pas véritablement un parcours linéaire. Originaire de Melun, elle n’a que 6 ans quand ses parents choisissent de venir s’établir à Vaux-et-Chantegrue. "Mon grand-père était venu dans le Haut-Doubs pendant la guerre alors qu’il n’était qu’un enfant. Plus tard, quand il est devenu parent, il a continué à venir voir ceux qui l’avaient accueilli. Ma mère en gardait de très bons souvenirs et c’est pour cela qu’on est venu vivre ici."

N’ayant pas franchement le profil pour suivre une scolarité linéaire, même si elle se débrouillait plutôt bien en arts plastiques, Sarah a finalement choisi de passer un C.A.P. de fleuriste. Diplôme en poche, elle travaille quelques années dans ce secteur avant d’aller tenter sa chance dans l’horlogerie suisse. Des soucis de santé l’obligeront à revenir en France en 2019 pour exercer alors dans la maroquinerie de luxe.

Fleuriste, maroquinerie, tatouage, même si ces professions sont assez différentes, toutes réclament quand même de la dextérité et de la créativité. Deux qualités propres à la jeune tatoueuse qui tend désormais à se spécialiser dans le tatouage pour les femmes. "J’ai une petite clientèle masculine avec qui je continue à travailler mais les motifs choisis par les hommes m’intéressent de moins en moins." Il lui arrive fréquemment de répondre aux personnes qui voient dans le tatouage un moyen de masquer ou de rendre plus jolies les conséquences d’une maladie. "Des femmes qui ont été victimes de cancer du sein me demandent de leur faire un tatouage pour cacher des cicatrices d’opération. Comme j’ai déjà été confrontée à des problèmes de santé, c’est quelque chose qui me touche énormément."

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Au fil des tatouages, Sahra affine son style, privilégiant le tatouage old school et se sentant peu attirée par le multicolore à l’exception du rouge. Contrairement aux apparences, elle n’a rien de l’image qu’on pourrait se faire d’une fille fortement tatouée. Fille rangée, elle ne court pas les festivals de musique et n’a pas d’addictions. "On sent encore de la déférence dans le regard des gens. C’était assez visible quand j’emmenais ma fille à l’école."

Pas féministe pour un sou, elle a néanmoins décidé de créer son premier événement "Flower Power" les 29 et 30 juin à la salle des fêtes des Granges-Narboz. "J’organise ce projet avec l’association OncoDoubs qui s’investit au service des personnes confrontées à la chimiothérapie. Il y avait une vingtaine d’exposantes : bijouterie, atelier de yoga, bien-être… On a prévu un défilé, des animations pour les enfants, buvette, restauration et un petit concert avec la chanteuse Alex. Il y aura une tombola avec reversement du bénéfice à OncoDoubs. Si tout se passe bien, je compte bien renouveler ce rendez-vous."


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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