Dans sa maison des Gras, Gilbert Garnache fait découvrir ses figurines en bois qu’il confectionne à la main. Une magnifique collection de miniatures dédiée très largement à sa passion du vélo.
De la construction de chalets à la confection de figurines, Gilbert Garnache a changé d’échelle, mais sa passion du bois… et du vélo, est toujours bien réelle. Il y a deux mois et demi, il a commencé à confectionner une magnifique collection de figurines, dans du bois découpé à la scie sauteuse, puis peintes à la main. “Ça me passe le temps, ça m’occupe”, raconte Gilbert.
Sa collection est tout entière dédiée à sa passion : le cyclisme. Une passion née alors que Gilbert avait une dizaine d’années dans les années cinquante et qui depuis ne l’a plus quittée. “À cette époque, il y avait beaucoup de cyclistes aux Gras où j’habitais : n’oubliez pas que De Gribaldy est d’ici !” C’est dans cet environnement qu’il a construit cette passion qui l’occupe encore à présent. Il garde aussi en tête les exploits des légendes du cyclisme d’après-guerre. Ceux de Fausto Coppi, de ses échappées dans les difficiles étapes des Alpes et de ses victoires avec 10 minutes d’avance sur ses poursuivants. Ceux de ses idoles, Gino Bartali et de ceux qu’il n’a pas connus, comme le malheureux Ottavio Bottecchia, le tout premier Italien vainqueur du Tour de France en 1924 et 1925, qui a disparu en 1926 dans des circonstances tragiques à l’âge de 33 ans : “Il a eu une fringale durant une course d’entraînement. Il s’est arrêté pour cueillir une grappe de raisin sur son chemin. Mais le propriétaire du champ dans lequel il s’est arrêté lui a mis un coup de fusil”, raconte Gilbert. Même si l’Histoire livre plusieurs autres versions qu’il est bon d’étudier avec fascination, voilà le genre d’anecdotes tragiques qui ont de quoi rester dans les mémoires et dans la légende.
Alors pour figer le passé et tâcher un tant soit peu d’arrêter le temps, Gilbert imagine ces figurines hautes de 15 à 20 cm, puis les colle sur le mur de sa maison des Gras. Il en a une cinquantaine qui, des passionnés ou des curieux, font l’admiration. Parmi elles, il est possible de reconnaître Coppi, Bobet, Merckx, Poulidor, Anquetil. Et certaines à l’effigie de la Pédale Mortuacienne, le premier club de cyclisme né à Morteau dans les années cinquante. Généreux, Gilbert propose à ses amis ou à quelques curieux de leur faire de temps en temps une figurine à leur effigie. Mais Gilbert pose sa condition. “Quand les gens me demandent de leur faire une figurine d’eux à vélo, je leur dis d’accord mais l’hiver prochain… quand la saison estivale de cyclisme sera passée.” La générosité est bien ancrée mais la passion reste la priorité. Gilbert ne peut pas être en même temps dans son atelier et devant le petit écran. “Je regarde beaucoup de vélo à la télé”, termine le passionné. “Mon cycliste favori en ce moment est le Bisontin Romain Grégoire. Avant lui, il y a eu Thibaut Pinot et Julian Alaphilippe…” Dans son canapé, Gilbert se délecte des exploits des champions. Et se souvient, aussi, de l’époque où il était encore au guidon. Une époque qui l’a vu monter une vingtaine de fois le col de l’Iseran. Une autre, à la retraite, qui l’a vu rallier Les Gras à Marseille ou Les Gras à Perpignan en une journée. De grandes échappées. Et des souvenirs gravés.