Les caméras de vidéo-protection mettent à mal le témoignage de trois écoliers
L'enquête exclut formellement une tentative d'enlèvement les 7 et 10 septembre à proximité de l'école de Levier. Les mineurs ne seront pas poursuivis pour dénonciation calomnieuse. Par effet de boule de neige, l'information s'est pourtant répandue et un habitant de 68 ans a été auditionné. Il est innocent.
C'est une rumeur partie de la cour d'école de Levier. Une rumeur qui a enflé au point que le procureur de la République Étienne Manteaux a tenu à indiquer qu'il n'y a eu aucune tentative d'enlèvement les 7 et 10 septembre à Levier. "Deux écoliers ont expliqué avoir été abordés par un véhicule blanc, de type 4 x 4 Mercedes conduit par un homme âgé. Il se serait arrêté à leur hauteur pour leur dire de monter" détaille le procureur de la République de Besançon. Les enfants prennent peur, s'enfuient à l'école et livrent cette version à leur camarade puis à leurs parents qui déposent plainte.
La peur s'invite à Levier. Le maire, les enseignants, la presse, s'emparent du sujet. "La chance, dit Étienne Manteaux, c'est que nous disposons de caméras de vidéo-protection. Premier constat : on voit les deux écoliers rentrés calmement à l'école ce qui diffère de leur procès-verbal. Quant au troisième écolier qui dit avoir été suivi par un véhicule alors qu'il était à vélo, rien n'apparaît sur les caméras. Le mineur (9 ans) est reconvoqué. Il explique qu'il a entendu une voiture freiner, qu'il a inventé cette histoire parce qu'il avait peur."
Comment une fausse information devient vérité
Les gendarmes ont creusé la première version avec un 4 x 4 qui se serait arrêté auprès d'eux. Ils ont retrouvé un 4 x 4... mais gris. "On se rend compte sur les caméras qu'il n'y a aucune situation d'approche avec les mineurs. On voit même ces enfants rentrer tranquillement à l'école alors qu'ils expliquaient être rentrés en courant. Ils ont été ré-entendus. Tout devient alors flou" juge le procureur. Une perquisition a été faite chez cet automobiliste au 4 x 4 gris - qui habite Levier - pour analyser ses fichiers informatiques. Ils ne contenaient aucun dossier pédo-pornographique. "À la lumière de ces faits, j'affirme qu'il n'y a pas eu de tentative d'enlèvement" conclut le procureur. La sérénité peut revenir à Levier.