Formé il y a 18 ans, le groupe du Haut-Doubs se produit lors des festivals les plus conviviaux de la région. Cette année, ils ont concocté une musique pour les Terres de Jim qui n’est rien moins qu’un hymne à leur terre natale.
Ils arborent tous un sourire communicatif, une belle chemise blanche, un béret noir et un nœud papillon sur leurs pochettes d’album : les LetDzur ont comme qualités d’avoir la classe et d’être 100 % Saugets. Car derrière le nom de leur groupe se cache un mot en bon patois de la micronation doubienne, signifiant “Les jeunes” en français. Attention à la prononciation ! Ces artistes amateurs originaires de La Longeville, et au franc accent comtois, ne le répéteront pas deux fois. “On n’est pas chauvin pour autant. C’est le seul mot qu’on connaisse dans ce dialecte”, s’amuse William, la trentaine, batteur et un des quatre fondateurs des LetDzur, en 2005. Martin, Nicolas, Fabrice et lui-même avaient tout juste 16 ans quand ils ont décidé d’entamer leur aventure musicale et de vivre leur passion à plus de cent vingt décibels.
“Au départ, on voulait juste s’amuser entre nous. Un peu plus tard, on a commencé à jouer pendant des fêtes de village, des anniversaires ou des départs en retraite”, rembobine le percussionniste, qui ne compte pas changer de sitôt l’appellation de son groupe, même si l’insouciance de la vingtaine s’éloigne toujours un peu plus chaque jour. “On pensera à le changer plus tard”, s’esclaffe-t-il, accompagné dans son fou rire par Maxence, le saxophoniste. Ce dernier a rejoint la petite troupe en pleine Covid-19, il y a quatre ans. “Je n’ai fait que des répétitions pendant deux ans”, confie-t-il en songeant à cette période compliquée pour les musiciens. “C’est vrai que tu n’as pas eu de chance d’arriver à ce moment-là”, compatit William, lui assénant une tape amicale sur l’épaule. Aujourd’hui, ils ont la chance de pouvoir enchaîner, avec leur équipe de dix joyeux lurons, les concerts et les grands événements locaux, à raison de dix à quinze dates par an. Au mois d’avril, ces fans de rock celtique et des tubes de Soldat Louis ont poussé la chansonnette lors de Jura Expo, à Champagnole, ou du Festival de la bière, aux Fins.
Les LetDzur n’ont qu’un objectif avec leurs chansons : faire chanter et danser leur public, quel que soit l’âge des personnes. “On joue autant des musiques des années quatre-vingt, comme du Goldman, que des titres plus actuels”, explique William. N’espérez donc pas rencontrer dans leur répertoire des sons tout droit sortis du dernier album de Gazo. Pourtant, le groupe sauget n’hésite pas à chanter en anglais ou même en italien, sur un air de “Ti Amo”. Il est possible de les suivre sur TikTok ou Instagram et leur playlist est disponible sur Deezer ou Spotify. Comme quoi, ils sont toujours dans l’air du temps. Et ils savent se réinventer.
“Justine, notre chanteuse, nous a rejoints il y a un an. On n’est plus le même groupe avec elle. On peut se diversifier et travailler sur d’autres titres, comme ceux de Katy Perry”, constate le batteur. C’est cette même Justine, adhérente aux Jeunes agriculteurs, qui leur a ouvert les portes de la fête agricole Les Terres de Jim qui se tiendra à Mamirolle, du 6 au 8 septembre.
Il leur a fallu un an, des heures de tournage dans le Val de Morteau, chez eux dans le Saugeais, et même dans un alambic, pour dévoiler enfin leur premier titre, “Je reviens”, qui sera en tête d’affiche aux Terres de Jim. Le clip officiel vient de sortir. “Ce n’était pas évident. Il y a du job entre l’écriture, les répétitions, etc. Quand tu regardes le clip fini une première fois, tu penses que tout va bien. Ensuite, tu vois rapidement qu’il y a des choses à reprendre, à modifier”, remarque Maxence. Ils ont néanmoins pu compter sur l’aide bienvenue de la chanteuse Coralie Vuillemin, la sœur du trompettiste Charles, pour la composition des paroles de cette chanson qui s’apparente à une hymne à leur terre natale. “On a imaginé que si on quittait la Franche-Comté, on aurait tout de suite envie d’y retourner”, avance William. “Ça ne s’explique pas, mais on est attachés à notre région.” Cet attachement s’explique sans doute par l’amitié qui soude leur “belle équipe”, comme dix croches pourraient l’être sur une portée. “C’est rare de voir un groupe de musique qui ne se casse pas la figure au bout de 18 ans, assure Maxence. On partage la même passion, c’est ce qui fait notre force.”