Depuis le 4 mars, la ligne T.E.R. transfrontalière connaît sa deuxième phase de travaux qui permettra la réfection de 22 km de voies entre Besançon et Le Locle, et devrait s’achever au mois d’octobre. Une visite de ce chantier de grande ampleur s’est tenue aux Combes, début mai, en présence des élus régionaux.

Elle est le symbole d’une période placée sous le sceau du progrès dans le Doubs : la ligne ferroviaire des Horlogers, mise en service en 1886, a pris inexorablement les marques du temps. Une première phase de travaux, en 2021, a permis de rafraîchir 35 km de voie, soit près de la moitié des 75 km de trajet séparant Besançon de La Chaux-de-Fonds. Cette année, depuis le 4 mars, 22 km de voie sont traités par les agents de S.N.C.F. Réseau, obligeant près de 3 000 passagers quotidiens à prendre le bus.

La Suite rapide est un immense train usine qui permet de renouveler plus prestement les rails et le ballast usagés.

Les acteurs du chantier ainsi que des élus régionaux se sont réunis aux Combes, début mai, pour faire le point sur l’avancement de la rénovation de cette ligne ferroviaire historique, dont le coût, estimé à 53,5 millions d’euros, est assuré par l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté et S.N.C.F. Réseau. Malgré un léger contretemps, les travaux devraient s’achever comme prévu fin octobre. “Nous avons quelques jours à rattraper à cause de la neige tardive qui ne nous a pas facilité la tâche”, précise David Molaro, chef de projet sur le chantier S.N.C.F. de la ligne des Horlogers.

Le viceprésident de la Région Michel Neugnot, en charge des transports, avait fait le déplacement dans le Haut- Doubs (photo S.N.C.F Réseau).

Les 75 personnes mobilisées quotidiennement sur le chantier peuvent compter sur la présence d’un train-usine de 450 m de long, baptisé la Suite rapide, qui permet de restaurer 500 m de voie, en moyenne, par jour. L’énorme engin, pouvant peser jusqu’à 2 500 tonnes, soulève la voie, enlève le ballast usagé, remplace les vieilles traverses en bois par des traverses en béton, puis réinjecte du ballast en dessous des rails pour stabiliser l’ensemble. “Il n’y a que trois machines comme celle-là en France. On est même regardé par les Suisses”, s’enthousiasme Michel Neugnot, premier vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, qui a eu la chance, avec quelques autres officiels, d’admirer le monstre d’acier entre Gilley et Remonot, à proximité de la D 132.

75 techniciens spécialistes sont mobilisés sur le chantier (photo S.N.C.F Réseau).

Si ce train-usine permet de réduire la durée des travaux, il aide également à trier et à réemployer des matériaux, comme l’ancien ballast qui est en partie recyclé. Céline Fieux, cheffe de projet et de la maîtrise d’ouvrage, insiste sur “la prise en compte des enjeux environnementaux” par S.N.C.F. Réseau sur le chantier de la ligne des Horlogers. “Nous remplacerons les guérites avec des matériaux à basse consommation énergétique et nous mettrons en place un bilan carbone à la fin des travaux”, assure-t-elle.

Installation de barrières à Avoudrey, réfection du pont du Diable aux Combes, déploiement de la fibre optique entre Morteau et la Suisse… Tous ces travaux doivent permettre de sécuriser, de moderniser et de réduire le temps de trajet de 3 minutes 30 sur la ligne des Horlogers, qui voyait circuler sur ses voies 31 T.E.R. par jour avant le grand chantier. Cette petite ligne est aussi symptomatique d’un réseau ferroviaire français vieillissant. “L’âge moyen des voies est de 33 ans en France. En Allemagne, où le réseau ferré est quasiment de même dimension, il n’est que de 17 ans”, note Maxime Chatard, directeur territorial S.N.C.F. Réseau Bourgogne-Franche-Comté. Avant de rappeler que “le train est le moyen de transport le plus écologique, ne représentant que 0,3% des émissions de gaz à effet de serre en France.”

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