Cinq ans après la disparition médiatisée de sa fille Maëlys, tuée lors d’un mariage en Isère, Jennifer De Araujo a accepté l’écriture de ce livre avec la journaliste Tiphaine Pioger, pour que le cœur de Maëlys continue de battre à travers cette encre indélébile. Nous l’avons rencontrée
Les parents de Maëlys ont rencontré Tiphaine Pioger lors d’une interview, lorsqu’elle travaillait pour la chaîne d’information LCI. “Elle a été une des premières à couvrir l’affaire, avec humanité, sans être intrusive dans notre vie à Mignovillard, comme l’ont pu être certains de ses confrères”, se remémore Jennifer De Araujo.
Au début de l’été 2021, Tiphaine la contacte pour lui demander de réfléchir à l’écriture d’un livre sur Maëlys. Après en avoir discuté avec son entourage, Jennifer De Araujo accepte cette proposition : “Un livre, j’y avais parfois pensé, mais ne me sentais pas du tout capable de l’écrire... La façon dont Tiphaine Pioger m’a présenté son projet, de parler de Maëlys, comme elle était petite fille, comme était notre famille avant et ne plus parler de “l’autre”. J’ai écrit ce livre pour que la majorité des Français aient une trace de Maëlys dans leur bibliothèque et dans leur cœur. À la fin, son papa et moi lui avons écrit chacun une lettre.”
À l’automne, la journaliste est venue passer deux semaines dans le Jura. “Elle
m’enregistrait, puis retranscrivait. Elle a réussi à rentrer dans ma tête, a trouvé les bons mots”, confie la maman. En effet, dès la préface, à la lecture des premières lignes, la voix de Jennifer résonne, son cri du cœur, son cheminement. Cette collaboration a donné naissance à un témoignage de 265 pages, divisées en trois parties, elles-mêmes partagées en chapitres, ainsi nommées : I : Attendre. II : Mourir. III : Exister, encore. L’écriture s’est déroulée relativement vite et
c’est ainsi que dès janvier dernier, Jennifer De Araujo a pu tenir le livre entre ses mains. Un moment d’émotion intense en regardant la couverture avec la photo de sa fille, des larmes en lisant les premières lignes, puis elle a dévoré le récit d’une traite.
“Avant le procès, j’avais la force de ma fille, j’étais en mode combat".
Si ce livre ne panse pas ses plaies, Jennifer de Araujo est soulagée de l’avoir fait avant le procès et simplement fière de l’avoir fait : “Avant le procès, j’avais la force de ma fille, j’étais en mode combat. Après le procès, la justice est rendue et j’étais encore plus dans la tristesse. Ça m’a fait du bien d’écrire, de parler de Maëlys, mais j’ai aussi écrit pour donner la force aux autres personnes qui ont perdu un enfant. Je suis très fière de mes filles Colleen et Maëlys. C’est grâce à elles que j’ai la force d’être encore là aujourd’hui. Parfois, j’ai l’impression d’être dans un mauvais film.”
Édité chez Robert Laffont, le récit “Maëlys, ma fille tuée à 8 ans et demi” se trouve dans toutes les libraires et à la F.N.A.C., également sur Internet et en e-book. Une partie des droits d’auteur est reversée à l’association des Petits Princes qui permet à des enfants malades de réaliser leurs rêves. “Pas comme Maëlys, qui n’a pas pu réaliser le sien...”, conclut sa maman.