Le Syndicat mixte des Deux Lacs a délégué en 2021 l’exploitation de la piscine de Malbuisson à la société Récréa qui a su valoriser le potentiel de cet équipement tout en répondant aux objectifs de service public qui lui ont été fixés dans le cadre de la D.S.P.

On a terminé l’année 2024 à 80 192 entrées. C’est la deuxième meilleure fréquentation depuis 2016, le record étant à 80 700 entrées en 2019. On revient sur les bases d’avant Covid. Pour nous, c’est une vraie victoire”, se réjouit François Dupré, le directeur d’Aqua 2 Lacs.
“On est actuellement à un bon équilibre”, estime François Dupré, le directeur avec Laura agent hygiène et Joëlle agent d’accueil.

La satisfaction est aussi de mise du côté du propriétaire du centre aquatique, le Syndicat Mixte des Deux Lacs cofinancé par la C.C.L.M.H.D. (communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs) pour 70 % et le Grand Pontarlier pour 30 %. « On est satisfait de la gestion du délégataire. C’est une piscine qui fonctionne bien par rapport au prévisionnel. Récréa fait ce qu’il faut pour développer les activités et cela montre que l’outil a du potentiel », apprécie Didier Hernandez le président du Syndicat Mixte des Deux Lacs en rappelant que la structure avait investi près de 7 millions d’euros dans la réalisation de ce centre aquatique.

Signée en juin 2021, la D.S.P. (délégation de service public) qui lie le syndicat à Récréa se terminera en juin 2026. Ce contrat oblige le délégataire à assumer des missions de service public : apprentissage de la natation aux scolaires, horaires d'ouverture au grand public et tarifs encadrés. « Sur la partie événementiel- activités, on est juste tenu à honorer un minimum de chiffre d’affaires avec une grande liberté d’action dans le choix des activités », poursuit le directeur. Aujourd’hui Récréa propose 23 activités publiques par semaine : des cours d’aquasport, d’aquagym en passant par des disciplines “terrestres” comme le fitness. Le délégataire dispose d’une salle de sport pour les activités hors d’eau. « Depuis que je suis arrivé à la direction d’Aqua 2 Lacs en juin 2023, on est passé de 250 à 500 abonnés. En termes d’occupation, on arrive aux limites de la structure et de l’équipe en place. »

L’occasion pour le directeur d’évoquer le souci majeur de tous les exploitants de piscine : le recrutement. Aqua 2 Lacs emploie 13 salariés dont 4 maîtres-nageurs. « On arrive toujours à trouver du personnel d’accueil ou pour s’occuper de l’hygiène. Sur le poste maître-nageur, on est toujours à flux tendu. Il nous en manque toujours un en permanence. » Et la moindre absence a tout de suite un fort retentissement dans l’exploitation de cette piscine qui est pratiquement le seul espace de loisirs indoor sur toute la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. « Au niveau de la surveillance des bassins, on est tenu de recruter du personnel diplômé. Quand un des quatre maîtres-nageurs n’est pas là, on n’a pas d’autres choix que limiter l’accès, ce qui suscite des réactions immédiates. »

Publicité - Boostez vos ventes grâce aux bons cadeaux ckdo.pro

Récréa doit optimiser l’exploitation du centre aquatique entre trois types d’usagers : les scolaires, le grand public et les abonnés. Sur le plan financier, l’équation est assez simple. Les charges de fonctionnement s'élèvent à 900 000 euros, les recettes à 600 000 euros et le syndicat mixte des deux lacs verse les 300 000 euros manquants pour arriver à l’équilibre. Avec les activités, Récréa arrive bon an, mal an à dégager un bénéfice de 30 000 euros. L’évolution des tarifs est indexée sur différents paramètres : coût de l’énergie, évolution des salaires… Le choix d’augmenter ou pas relève bien sûr d’une volonté politique de maintenir ou pas le même niveau de compensation ou d’agir au niveau des usagers. Il est également possible de différencier les augmentations en fonction des publics visés. La gouvernance est aussi susceptible d’évoluer. « On pourrait repartir sur une prochaine D.S.P. l’an prochain ou prendre l’exploitation en gestion directe. Le sujet fera l’objet d’une réflexion. Personnellement et cela n’engage que moi, je pense qu’on pourrait reprendre en gestion directe. Sur le plan économique, c’est forcément moins cher sous réserve d’avoir la compétence pour assurer une bonne gestion de l’outil », annonce Didier Hernandez qui n’a jamais eu peur de se mouiller.

La réduction des charges de fonctionnement passe aussi par des investissements. Le syndicat mixte des Deux Lacs a lancé des appels d’offres pour installer une chaufferie à pellets en lieu et place du gaz. Montant de l’opération : 700 000 euros avec une possibilité d’aide publique à hauteur de 50 %. « On envisage aussi de réhabiliter la cafétéria de façon qu’elle soit moins énergivore pour pouvoir l’ouvrir toute l’année en passant un bail commercial avec une société. » Autre projet à l’étude : transformer l’ancien bassin aujourd’hui inutilisé en espace fitness qui pourrait entrer dans le cadre de la D.S.P. ou être géré également en direct.