La mise en place d’un nouveau comité commence à porter ses fruits au sein d’un club soucieux de se donner les moyens matériels et humains d’accueillir de nouveaux pratiquants vers une discipline qui ne manque pas d’attrait.
À force de passer devant le lac Saint-Point, on finit par oublier l’attrait exceptionnel de ce site. Le plan d’eau s’inscrit dans un cadre paysager de toute beauté, au long d’un val composé de forêts, pâturages et villages plutôt bien conservés, loin d’une urbanisation résidentielle ou touristique galopante.
“On a la chance d’avoir à notre disposition un plan d’eau remarquable pour la pratique de l’aviron. Il est suffisamment grand pour ne pas s’y sentir à l’étroit ou s’y ennuyer. On n’a pas à subir les contraintes de la navigation des bateaux à moteur thermique : bruits, risques de collisions. On doit juste composer avec les pêcheurs, les nageurs, les bateaux à voile, les paddles. Cela se passe plutôt bien”, explique Michel Guy, l’un des dirigeants de l’Aviron Pontissalien.
Les atouts du lac Saint-Point sont connus depuis fort longtemps par de nombreux grands clubs français mais surtout suisses avec qui l’Aviron Pontissalien entretient une longue tradition d’échanges. “Ces clubs qui s’entraînent en rivières ou dans les grands lacs suisses adorent venir au lac Saint-Point. Ils apprécient ce bassin très convivial”, poursuit Michel Guy en rappelant qu’autrefois l’équipe de France venait parfois faire des longueurs à Saint-Point. Ce qui n’est plus le cas depuis que le club France a jeté l’ancre dans une base nationale à Bellecin, au lac de Vouglans.
Avec le réchauffement climatique, l’Aviron Pontissalien qui avait l’habitude de faire la trêve hivernale adapte peu à peu son mode opératoire. “On fait parfois des sorties au début du printemps, ce qui n’était pas envisageable il y a 30 ou 40 ans. Cela suppose aussi de gérer différemment la sécurité car le contexte n’est pas le même qu’en été quand les bases nautiques sont ouvertes. Cette mise à niveau sécuritaire impose au club d’investir dans la formation de ses licenciés pour pouvoir ouvrir davantage la base en restant conforme avec la législation. Nous pratiquons un aviron de loisir qui nécessite un encadrement de niveau fédéral avec des initiateurs et des éducateurs. On n’a pas besoin d’entraîneurs avec des diplômes d’État” détaille M. Guy.
Le club s’est engagé dans cette politique d’encadrement en 2022. Deux membres du club ont alors suivi la formation d’initiateur. Cinq autres les ont imités cette année. “L’initiateur peut assumer la fonction de responsable d’une base comme la nôtre. Cela nous permet d’ouvrir davantage, d’améliorer les conditions d’accueil.”
Le club a également optimisé sa gestion du parc de bateaux pour répondre à la demande de la clientèle. L’idée étant d’offrir de la diversité dans la pratique avec un souci de privilégier des bateaux où l’on puisse naviguer à 2, 4 ou 8 rameurs. L’effectif de l’Aviron Pontissalien varie entre 40 et 50 licenciés. Il tend à rajeunir depuis quelques années grâce aux efforts déployés pour gagner en visibilité.
“On profite de la Journée sans voiture autour du lac pour mettre un stand avec des bateaux sur la place de Malbuisson. On est aussi un club d’accueil pour les animations proposées en été aux adolescents par la com’com du Grand Pontarlier.” De tous ces habitants à venir s’essayer à l’aviron, il en reste forcément quelques-uns plus mordus que d’autres qui finissent par prendre une licence.
“On se rend compte de deux choses. Les gens apprécient beaucoup de pratiquer à plusieurs sur un même bateau. Beaucoup ignorent aussi que l’aviron est un sport de glisse et ça plaît beaucoup aux jeunes. Dernière chose, ceux qui accrochent constatent vite que l’aviron, c’est presque toujours une affaire qui se pratique collectivement. On a besoin des autres pour déplacer ces bateaux, les mettre à l’eau, les ranger. Socialement, c’est très riche.”
Dernier scoop, l’Aviron Pontissalien est désormais reconnu comme une association d’utilité publique qui lui permet aussi de recevoir des dons dans le cadre de mécénat.