C’est au sein de l’Association d’Activité Thérapeutique et d’Éveil Associant les Animaux (A.A.T.E.A.A.) que les bénévoles reçoivent des groupes ou visitent des établissements spécialisés du Doubs
Une ex-championne devenue thérapeute
Cette ancienne championne de lancer du javelot a exercé comme aide-soignante de nuit pendant 32 ans. Cette activité professionnelle lui a appris les bases de la communication et du savoir être auprès de personnes dépendantes et fragiles. Elle nous reçoit dans son refuge retiré du Chanois, entre Vauclusotte et Valoreille. “C’est un privilège de vivre dans cette nature exceptionnelle et nous sensibilisons tous les groupes reçus à la ferme, à la protection de ce milieu et de la biodiversité”, dit-elle.
Des animaux éduqués pour accompagner
Chats, chiens, lapins, cochons d’Inde et cobayes cohabitent et sont patiemment éduqués. Leurs missions futures les amèneront au contact d’enfants, jeunes adultes ou personnes âgées en situation de fragilité ou de dépendance. “C’est en autodidacte que j’ai commencé à pratiquer, puis au fil des ans, nous avons pu mettre en place un concept et une méthode qui fonctionne”, poursuit Mary-Lou Troutot.
Une thérapie douce et apaisante
Les activités sont organisées en ateliers à partir de projets individualisés. Les animaux familiers sont mis en scène et jouent un rôle d’agent transitionnel au service d’un public atteint par les accidents de la vie, la maladie ou le handicap. “Nous proposons par exemple des promenades sécurisées en double laisse avec un chien, permettant le développement de formes de communication non verbale. Nos ateliers de réminiscence avec des soins apportés aux animaux (brossage ou nourrissage) renforcent les sentiments d’utilité et d’estime de soi”, précise-t-elle.
Des interventions dans toute la région
A.A.T.E.A.A. intervient dans 62 établissements du type M.A.S. (Maison d’Accueil Spécialisée), I.M.E. (Institut Médico-Éducatif), Maison de retraite, E.H.P.A.D., etc., mais aussi écoles primaires ou centres aérés. C'est en lien étroit avec les équipes pluridisciplinaires des établissements concernés que sont menées ces actions. “Nous n’insisterons jamais assez sur la notion de choix. À travers nos ateliers, la personne dépendante choisit son animal, celui qu’elle a aimé dans le passé ou qui lui a rappelé de nombreux souvenirs”, ajoute Mary-Lou. Il faut ensuite utiliser un langage adapté pour favoriser l’échange, être disponible, établir un contact visuel, écouter et ne pas interrompre. “Des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, confrontés à la chaleur apaisante d’un chat, au bien-être et à la détente qu’il apporte, semblent se remémorer l’animal qu’ils ont pu avoir dans le passé”, constate-t-elle.
Une relève assurée
C’est à l’avenir qu’elle pense désormais et il s’inscrit dans la lignée familiale. C’est Irène Donzelot, sa fille, qui a repris la présidence de l’association. Cette infirmière de profession est également une sportive émérite (championne de France de lancer du disque en 2010). “Les animaux ont quelque chose de spécial, de rassurant. Les personnes s’ouvrent plus facilement, il y a vraiment des résultats spontanés. C’est gratifiant de voir leurs progrès”, conclut Irène Donzelot.