Un fonds spécial baptisé Phisalix a été lancé par le C.H.U. de Besançon avec le soutien de trois partenaires privés qui ont contribué à apporter les premiers fonds : la société Abéo, le Crédit Agricole Franche-Comté et Micronora.
Si les opérations de mécénat existaient déjà au bénéfice du C.H.U. Jean-Minjoz à Besançon, la démarche est désormais mieux structurée grâce au lancement de ce fonds Phisalix porté sur les fonts baptismaux en fin d’année dernière.
“La création de ce fonds nous permet aussi de mettre en exergue certains projets qui nous tiennent particulièrement à cœur. Afin de pouvoir réaliser une dizaine de projets ciblés, il faudrait que ce fonds puisse atteindre à moyen terme 583 000 euros” observe Thierry Gamond-Rius, le directeur général du C.H.U. de Besançon.
Trois entreprises régionales ont rejoint cette initiative pour apporter la mise de départ de 15 000 euros nécessaires à la création de ce fonds : l’association Micronora, le Crédit Agricole Franche-Comté et la société Aboé basée à Rioz, spécialiste des équipements sportifs. Un premier appel à projets avant le lancement du fonds avait permis au C.H.U. de détecter 25 projets à soutenir. Le conseil d’administration du Fonds Phisalix en a retenu 11 pour démarrer. Du moins onéreux à 1 100 euros (la création d’un kiosque presse en oncologie médicale) au plus coûteux à 305 000 euros (l’acquisition d’un matériel bien spécifique pour le service de chirurgie hépatique).
“Ce projet doit servir à mieux optimiser la reprise fonctionnelle des greffons de foie dits ‘marginaux’, issus de donneurs considérés plus à risques, mais dont nous avons également besoin pour pallier la pénurie de greffons” plaide le Docteur Pauline Georges, porteuse de ce projet.
D’autres projets d’envergure sont concernés, comme la création d’un jardin thérapeutique et sensoriel au bénéfice des patients (et des soignants) du service soins palliatifs. “Sentir l’air une dernière fois sur leurs joues, c’est essentiel pour ces patients pour qui un tel endroit de bien-être serait particulièrement apprécié” note Lætitia Baade, cadre de santé en soins palliatifs. Ce projet se chiffre à 155 000 euros. Ce jardin serait aménagé sur le toit-terrasse du bâtiment vert de Minjoz.
D’autres projets au coût plus modeste mais à la portée tout aussi forte sont retenus, comme la création d’un “salon des anges”, une pièce de présentation des nouveau-nés décédés. “Nous n’avons pas de salle digne de ce nom pour présenter à leurs parents les nouveau-nés décédés. L’aménagement de ce salon coûterait 10 000 euros” note Stéphanie Paris, coordinatrice au pôle mère-femme. 70 nouveau-nés décèdent chaque année au C.H.U. Minjoz.
Ou encore ce projet intitulé “Lumière”, à 32 700 euros, qui consiste à créer une série de vidéos sur les parcours de soins en gynécologie afin d’améliorer l’accueil et la prise en charge des patientes concernées par les cancers, ou celui des femmes enceintes. L’acquisition d’un casque de réalité virtuelle (projet à 8 000 euros) pour diminuer le stress et la douleur chez les femmes enceintes lors d’un prélèvement fœtal est également en lice.
La plateforme du Fonds Phisalix est opérationnelle. “Pour les donateurs, c’est une déduction d’impôt de 66 %, de 60 % pour les entreprises” tient à rappeler Thierry Gamond-Rius. En créant un tel fonds, le C.H.U. de Besançon s’inspire d’exemples qui existent ailleurs en France. Dans une ville de taille comparable, Poitiers, un tel fonds permet de récolter près d’1 million d’euros de dons chaque année.