Elle est illustratrice, lui auteur. Après avoir édité deux livres d’énigmes, ils créent des jeux de société. Passionnés par cet univers, ils ont ouvert il y a quelques mois à Morteau un café-jeux ouvert à tous, doublé d’un magasin qui a déjà trouvé son public.
Le jeu comme thérapie. C’est sans doute cela qui a permis à Stéphanie Baumann de rebondir il y a un an et demi après une période de quelques mois un peu moroses. Cette illustratrice autodidacte, déjà autrice avec son mari Guy d’un premier livre d’énigmes illustré intitulé La Clef, dont le premier volume était sorti en 2019 (26 000 exemplaires écoulés) et dont le second vient à peine de sortir, a poussé encore plus loin leur passion commune. Guy a quitté son emploi dans un centre social en Suisse pour s’associer à Stéphanie, et c’est ensemble qu’ils ont ouvert l’an dernier le magasin Ça joue au centre-ville de Morteau.
D’abord dans un petit local de l’avenue de la Gare, le temps d’éprouver le concept, avant de venir s’installer en août dernier dans un local beaucoup plus spacieux, rue du Collège. Cet antre dédié au jeu n’est pas un simple magasin, c’est un concept beaucoup plus large. “Nous avons voulu faire de cet endroit un vrai lieu de vie et de rencontres. Chacun peut venir y jouer librement et tester les jeux gratuitement, en prenant un thé ou un petit café. C’est incroyable de voir à quel point cet endroit est devenu rapidement un lieu d’échanges entre des gens de tous horizons !” sourit Stéphanie Baumann.
On vient donc ici pour discuter autour des grandes tables en bois massif, ou, aux beaux jours, sur la terrasse de ce magasin de plus de 120 m² qui abritait avant cela une crèche. Les amateurs de jeux seront à leur aise avec Lilian Jeambrun, qui a topé dans la main de Stéphanie quand celle-ci lui a proposé de troquer son métier d’usineur sur le plateau de Maîche pour la rejoindre dans cette aventure où il distille ses conseils avisés.
“Le jeu, c’est une passion pour moi, je ne regrette en aucun cas mon choix”, note ce dernier, épaulé à la vente par Isabelle Schmitz, qui connaît également l’univers du jeu pour travailler en parallèle à la ludothèque de Villers-le-Lac.
Stéphanie et Guy ont créé la S.A.S. Fanélia pour se lancer à plein temps dans l’activité jeux, avec ce magasin, mais aussi avec l’activité de création de jeux de A à Z, de la conception à l’édition.
“Notre prochain jeu devrait sortir en février. Il s’appellera Magicarta, c’est un jeu d’énigme de boîte qu’on présentera au prochain festival des jeux à Cannes, le plus grand rendez-vous français dédié aux jeux. Nous comptons aussi sortir de notre univers premier des énigmes pour créer d’autres jeux de société sur des thèmes variés. Les idées ne manquent pas, c’est juste le temps qui manque !” note Stéphanie, qui réalise également des illustrations pour d’autres éditeurs de jeux.
L’ouverture du magasin Ça joue en septembre 2023, puis son installation rue du Collège en août dernier, a ouvert un nouveau chapitre dans la vie professionnelle des deux créateurs.
“Même si c’est un peu tôt pour dire que notre pari est réussi, on est bien partis. En tout cas, nous avons réalisé ici ce dont nous rêvions. Le véritable enjeu pour nous était de faire jouer les gens en créant un vrai lieu de vie où tout le monde peut venir : les jeunes, les vieux, les familles, les solitaires, les riches, les plus pauvres… Ici, c’est ouvert à tous et c’est ça qui est chouette”, poursuit la créatrice.
Le café-jeux mortuacien est ouvert tous les jours, y compris le dimanche après-midi, et le soir jusqu’à 22 heures le vendredi et le samedi. On y croise des mamies avec leurs petits-enfants le mercredi après-midi ou le samedi matin, des jeunes adultes le soir, des groupes de collégiens ou de lycéens venus passer du bon temps autour d’un jeu de cartes. On y a déjà vu venir des M.J.C., des résidents d’un E.H.P.A.D. “On a également prévu d’accueillir des classes.”
Régulièrement, sont organisés à Ça joue des événements : tournois, sessions de jeux de rôles, animations et même loisirs créatifs. Poussée par son enthousiasme, Stéphanie Baumann se voit déjà décliner ce concept original dans d’autres petites villes. Pour l’instant, en ce mois de décembre où l’activité bat son plein, Stéphanie et Guy peuvent savourer le bonheur simple d’avoir réalisé un rêve professionnel qui les comble de joie. Un beau conte de Noël.