Née en 2014 avec la reprise par le couple Balyemez de l’entreprise Bal 2000 alors en faillite, Étoile Polissage fête ses dix ans. L’entreprise qui érige le polissage en art fait figure d’exemple d’intégration et représente un acteur économique important du Val.

Sur chaque petite pièce minutieusement polie à la main brille la passion qui nourrit Étoile Polissage depuis dix ans. À l’image du couple à la tête de l’entreprise, Yildiz et Ali Balyemez, deux polisseurs de métier depuis plus de trente ans. Et s’ils ont racheté en 2014 Bal 2000 alors en faillite et pris le poste de direction, ils n’ont pas autant raccroché la blouse de travail ni quitté l’établi. Bien au contraire.

“Nous pratiquons le polissage manuel, à l’ancienne, avec des techniques très recherchées,” explique Yildiz. “Les pièces les plus complexes sont confiées à mon mari. Nous avons le geste et l’œil que ne remplaceront jamais les machines.”

Des ateliers d’Étoile Polissage sortent des pièces polies pour la bijouterie, l’horlogerie, la maroquinerie… Tels ces pièces pour des montres Oméga qui seront offertes aux athlètes des Jeux Olympiques.

Ali Balyemez qui assure la direction avec sa femme Yildiz, quitte rarement l’atelier. Grâce à son savoir-faire, il se voit confier les plus complexes.
“Le polissage, c’est un art,” reprend Yildiz qui a commencé ce métier à 16 ans et qui ne s’en lasse pas. Sa passion, elle l’a transmise à sa fille Sinem qui s’est formée avec ses parents et a intégré l’entreprise. Pour autant, la structure, bien que participant à la formation avec le G.R.E.T.A., a du mal à trouver des salariés et à les garder, trop souvent attirés par les ors helvètes. N’importe qui ne peut prétendre à devenir polisseur. “Il faut le geste et l’œil, être attentifs aux détails. Ce métier nécessite une vraie dextérité,” explique la directrice.

Il y a dix ans, le couple n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. “On travaillait déjà pour Bal 2000, on ne voulait pas laisser tomber les salariés. On connaît le métier, on connaît les clients,” se souvient Yildiz. Une décennie plus tard, l’équipe n’a pas changé. À l’image de Sylviane Dubois en charge du contrôle qualité qui a assisté aux débuts d’Étoile Polissage et a aidé à faire éclore l’entreprise.

Yildiz Balyemez (à gauche) avait convié le maire Cédric Bôle à visiter l’atelier et à découvrir les techniques et le savoir-faire du polissage manuel.
“Je pourrais travailler de l’autre côté de la frontière mais non. Ici, j’ai rencontré des gens très sympas, très humains,” témoigne-t-elle. “Vous êtes devenus un acteur économique important du Val de Morteau. Vous êtes aussi un exemple d’intégration réussie,” a félicité Cédric Bôle, le maire. “Soyez fiers de ce que vous avez fait, on voit qu’il y a le cœur qui parle et la volonté.”

Des mots qui n’ont pas manqué d’émouvoir Yildiz Balyemez qui a raconté en toute humilité son arrivée en France en 1984 à l’âge de dix ans et sa difficile intégration à Morteau, dû en partie à la barrière de la langue. Le nom de l’entreprise est d’ailleurs un trait d’union entre la France, le pays d’accueil, et la Turquie, le pays d’origine. “Mon prénom Yildiz signifie étoile en turc, c’est pourquoi mon mari a souhaité appeler l’entreprise Étoile Polissage,” explique la directrice.

Le souhait du couple Balyemez ? Durer encore dix ans et continuer ce métier du polissage qu’ils ont érigé en art. L’avenir s’annonce brillant.

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