Des panneaux réalisés au crochet ornent les grilles de l'hôpital
La Mortuacienne Nathalie Francesconi, enseignante en arts appliqués, réalise au crochet une œuvre par semaine, qu'elle accroche aux grilles de l'hôpital de Morteau. Avec un message positif.
Prendre le contre-pied des mauvaises nouvelles et apporter courage et bonne humeur malgré tout : c'est l'objectif que s'est fixé Nathalie Francesconi. Cette prof d'arts appliqués a souhaité mettre à profit le confinement, conjugué à ses compétences en matière de tricot, pour débuter la semaine dernière une série de "tableaux" en laine faits au crochet, qu'elle accroche à raison d'un par semaine sur des cimaises choisies pour l'occasion : les grilles de l'hôpital. "Dès le début du confinement, je me suis demandé ce que je pourrais faire pour me rendre utile. Comme je n'ai pas de compétences médicales, j'ai pensé à faire ces créations" observe Nathalie Francesconi dont le travail artistique avait déjà fait l'objet de plusieurs expositions ces dernières années, à Morteau et Grand'Combe-Chateleu notamment.
La première de ses œuvres a été installée au début du mois, la deuxième l'a été hier soir. "À chaque fois, j'ai l'intention de parler du lien, de ce qui nous relie. Le travail du fil est en cela intéressant et symbolique. Le travail du fil est aussi une mesure tangible du temps qui passe" dit-elle.
Son premier panneau était donc un hommage aux soignants avec ce message "Bravo" et des gants symbolisant leur travail. Le second invite à rester chez soi, la chaussette en laine comme support visuel du tableau. "Je suis en train de préparer le troisième et pour le quatrième, j'ai déjà l'idée. Ce sera sans doute un message, positif une nouvelle fois, sur le thème de l'environnement en faisait passer l'idée que ce coronavirus a réussi à faire en quelques semaines pour la préservation de la nature ce que les Hommes n'ont pas su faire en plusieurs décennies. J'aimerais en faire un aussi autour du thème des violences conjugales mais là, le côté positif est un peu plus compliqué à faire passer" concède l'artiste.
Ses réalisations, déjà reconnues par la communauté des soignants et au-delà, entraînent un élan de solidarité autour de Nathalie. D'un travail individuel, il devient progressivement collectif car "on commence à m'apporter beaucoup d'objets de récupération à recycler et mes voisins me donnent des sacs de laine" se réjouit la Mortuacienne qui prend sa part à la grande œuvre de solidarité collective qui fleurit un peu partout depuis l'émergence du virus.
Au final, à l'issue du confinement, les tableaux de Nathalie alignés sur les grilles de l'hôpital constitueront une sorte de fresque, une exposition pour le moins originale... à visiter quand les conditions le permettront.