La situation se stabilise à l'hôpital Paul-Nappez
Le point avec le directeur délégué de l'établissement de soins, Thibault Euvrard. Il confirme une amélioration de la situation, mais la vigilance reste de mise. Interview.
La Presse du Doubs : Très compliquée il y a un mois, la situation s'est-elle améliorée au sein de l'hôpital de Morteau ?
Thibault Euvrard : Nous pouvons dire aujourd'hui que la situation est stabilisée. Attention, cela ne veut pas dire que l'épidémie est terminée, mais nous déplorons beaucoup moins de décès qu'en début de période, et un bon nombre de guérisons. On commence donc à organiser le déconfinement au sein des unités.
Que signifie concrètement le déconfinement ici ?
TE : Cela signifie que les activités de maintien de l'autonomie ou de sociabilisation reprennent peu à peu, que les résidents de l'EHPAD peuvent à nouveau progressivement se promener dans les jardins, ou prendre l'air sur les terrasses, que des exercices de remise en forme peuvent reprendre en petits groupes, etc.
Et que les familles pourront à nouveau rendre visite aux résidents de l'EHPAD et de l'unité de soins de longue durée ?
TE : Le reprise des visites pourrait se faire à compter de la semaine prochaine, c'est en tout cas ce à quoi nous travaillons. Mais la reprise des visites sera très encadrée, elles se feront dans un espace réservé, isolé et sécurisé. Il y a un triple enjeu dans cette réouverture progressive : la sécurité de nos résidents, celle des visiteurs et celle du personnel.
Quelle sera la marche à suivre pour les familles ?
TE : Je précise d'abord que les conditions n'étaient pas réunies pour le faire au moment où le Premier ministre avait évoqué cette question, et que nous avions prévenu chaque famille des 96 résidents de l'EHPAD et des 30 malades de l'USLD. Quand elles reprendront, ces visites doivent être organisées, c'est-à-dire que les familles devront nous contacter pour organiser une visite. Le visiteur devra porter un masque et, selon les instructions de l'ARS, remplir un questionnaire de santé et signer une charte de bon fonctionnement. Les visites seront organisées en lien avec le personnel de l'hôpital. J'espère donc qu'elles pourront redémarrer dans les plus brefs délais.
"Tout cela a été d'un réconfort énorme pour toutes les équipes de l'hôpital. Nous saurons remercier le moment venu toutes ces personnes venues nous aider."
La situation reste donc fragile ?
TE : Je le redis, la situation est stabilisée et en très bonne voie, mais le virus n'a pas disparu de l'hôpital. Du côté du personnel, les choses vont beaucoup mieux aussi. Une cinquantaine d'entre eux avaient été contaminés et la plupart sont déjà revenus au travail et heureusement, nous ne déplorons aucun décès parmi le personnel. Nous avons bénéficié d'un précieux renfort d'étudiants de l'IFSI de Pontarlier, de Vesoul et de Lons, ainsi que de soignants retraités, du personnel de l'Éducation nationale (infirmière scolaire par exemple) ou du personnel de crèche, d'un ostéopathe, d'un hypnothérapeute ou de psychologues venus faire des séances gratuitement, et même d'une militaire venue aider à la prise de repas des résidents. Sans parler des dons de gâteaux, de matériel, de nourriture venus d'associations comme l'Âge d'or ou le Lions club pour ne citer qu'elles, et de nombreux particuliers dont certains ont fait des dons en nature. Tout cela a été d'un réconfort énorme pour toutes les équipes de l'hôpital. Nous saurons remercier le moment venu toutes ces personnes venues nous aider. Cette solidarité extérieure a été exemplaire.
Propos recueillis par J-FH
Pour rappel, notre article sur la situation au 24 mars :