L’artiste-compositrice du Haut-Doubs revient en force en ce mois de mai avec un nouvel album aux sonorités électro-pop et, surtout, au ton plus personnel et poignant. Près de dix ans après avoir surmonté un cancer, elle n’a plus peur d’affronter son destin.
La musique a cette capacité de rendre le sourire. Julie Rousselet en sait quelque chose. La chanteuse, plus connue sous son nom de scène Jule, a dû faire face à un monstre tapi dans son corps, qui aurait pu venir à bout d’elle si elle n’avait pas été battante. En 2015, elle surmonte vaillamment un cancer du sein. La jeune femme de 35 ans ne sera plus jamais la même après ce traumatisme.
“J’ai senti après qu’il y avait une urgence à vivre, qu’il était important de vivre chaque instant à fond parce que tout peut s’arrêter à n’importe quel moment”, confie celle qui est également enseignante.
Neuf ans après la maladie, Julie est devenue une mère accomplie, une femme “hypersensible” mais d’une force de caractère proprement doubienne. Avec son dernier E.P. “Résilience”, troisième opus de six chansons du projet “Les bruits de l’âme”, l’artiste-compositrice abandonne l’acoustique pour se lancer joyeusement dans l’électro-pop, inspirée qu’elle est par des groupes comme Bon entendeur.
Celle qui aurait aimé être écrivaine ne délaisse pour pas pour autant le texte. “Les paroles me permettent d’exprimer ce que je ressens, de dire ce que je n’arrive pas à exprimer au quotidien, explique-t-elle. Si des personnes s’identifient à mes chansons, si j’arrive à faire passer des émotions, c’est une victoire pour moi.”
Dans cet album, Jule n’a pas peur d’évoquer la mort, comme dans le titre “J’déteste” dans lequel elle évoque la hantise de la fin d’une journée, d’un amour ou d’une vie. “Même si les paroles sont parfois un peu glauques, les sonorités enjouées les contrebalancent, précise-t-elle. Cette fois, j’ai envie que les gens bougent sur ma musique.”
Cet E.P. est un véritable exutoire où elle déverse toutes les peurs et les affections qu’elle a emmagasinées ces dernières années. La chanson “1er décembre” est ainsi dédiée à son fils, Noé, qui a bien failli périr dans un accident de bus, en 2020. “J’aurais préféré être malade cent fois plutôt que cet événement n’arrive”, lance Julie Rousselet.
Pour réaliser ce nouvel opus, elle s’est appuyée sur les talents de beatmaker du Suisse Thomas Dapoigny. “Mon dernier album était plutôt rock. Il a donc fallu que je réalise un gros boulot de mise en place avec Thomas”, reconnaît-elle. Mais après deux années de travail, “Résilience” est sorti début mai.
L’artiste-compositrice, très attachée à sa région et fière de son accent comtois, se produira prochainement dans un showcase à Métabief, son village. C’est sur scène, plus que partout ailleurs, que Julie aime “transmettre de l’amour grâce à la musique.”