Le deuxième vice-président de Grand Métropole en charge de l’économie et de l’emploi a fait ses calculs. Le Grand Besançon est une des agglomérations de France qui consacre le moins de surfaces à son développement économique.
Sur ce dossier, Nicolas Bodin semble se sentir un peu seul. Et quand il en parle en conseil municipal à Besançon ou en conseil communautaire à G.B.M., il n’a pas l’écoute attentive que le dossier à ses yeux mérite. La présidente de G.B.M., elle, semble même l’ignorer. Soucieux de l’avenir économique du territoire bisontin et bien conscient que l’aile gauche de sa majorité freine des quatre fers quand il s’agit d’évoquer le sujet du développement des zones économiques, Nicolas Bodin a sorti sa calculette pour arriver au constat suivant, alarmant selon lui : “Entre 2011 et 2022, en moyenne en France, 31,06 % des surfaces de terre artificialisée l’ont été pour créer de l’activité économique, commerce, industrie ou agriculture. Le reste a été dédié au logement. Dans le Grand Besançon, à peine 22,55 % de l’artificialisation a été dédiée aux activités économiques et donc tout le reste au logement. Nous sommes quasiment les derniers de France. Je crains le déclassement et la dévitalisation économique de Besançon” constate Nicolas Bodin. L’élu était intervenu sur le sujet lors du précédent conseil municipal, sans susciter la moindre réaction de la maire de Besançon.
Pour Nicolas Bodin, cette évolution est “inquiétante pour l’avenir de notre territoire. Et avec la loi Z.A.N., ça va être très compliqué de redresser la barre.” À titre de comparaison, nos voisins dijonnais ont consacré 40,12 % de leurs surfaces artificialisées pour y installer de l’activité économique, c’est près de deux fois plus que dans l’ex-capitale comtoise. “Et dans le même laps de temps, Besançon a perdu son statut de capitale régionale dont on ne se rend toujours pas compte des conséquences” ajoute le vice-président de G.B.M. “On a perdu le siège de nombreuses banques, assurances et syndicats. Moins d’activités économiques, c’est aussi moins de recettes pour financer le social” estime l’élu socialiste.
À l’heure où le gouvernement pousse à la réindustrialisation du pays, Besançon semble donc tourner le dos à son potentiel d’accueil de grandes entreprises. Même s’il reste un peu de places sur les zones existantes, les futures zones de G.B.M. comme Saint-Vit ou Marchaux-Chaudefontaine ne sont toujours pas promesses d’un gain en efficacité par rapport à l’offre actuelle. Jusqu’à présent, la veille des 250 000 ponts que compte la France est essentiellement assurée par des vérifications humaines, et l’usage des capteurs reste limité à l’identification d’un risque et à la surveillance curative, “car coûteux et consommateur en énergie et en moyens.”