À Ornans, Armelle Chauveau, fondatrice du Soin jardiné, est productrice de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Sur un terrain d’une soixantaine d’ares, elle cultive plus d’une vingtaine d’espèces de plantes qu’elle transforme ensuite en produits cosmétiques
Dans le jardin d’Armelle, les couleurs des pieds de lavande se mêlent aux 350 rosiers, aux bleuets, calendulas, géraniums ou encore au pavot. À quelques pas des plantes, trois chèvres broutent une partie du terrain, contribuant à le désherber.
De l’autre côté, une campagnole repose sur la terre. L’instrument (et non l’animal) permet, manuellement, d’émietter la terre et de la préparer pour les graines de la vingtaine d’espèces qu’elle cultive. Car chez Armelle, rien n’est mécanisé, la nature est en roue libre pour faire éclore les feuilles et fleurs nécessaires à sa production.
Respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique et du label Nature et Progrès (encore plus strict), la productrice transforme ensuite chez elle les plantes récoltées. Hydrolats, huiles essentielles, macérats huileux, cosmétiques végétaux… Le Soin jardiné transforme “de la graine à la crème”, sourit Armelle.
Sur la table en extérieur, juste devant ses deux alambics, plusieurs bocaux de macérats huileux prennent le soleil. “Les plantes dans l’huile végétale sont exposées au soleil pendant trois semaines à un mois. Sous l’effet de la chaleur et de l’énergie solaire, les principes aromatiques se dégagent, il suffit ensuite de filtrer”, explique l’ancienne professeure des écoles qui a fait sa reconversion en 2015. Les macérats huileux sont utilisés en alimentaire et également dans le soin de la peau.
Autre méthode, la distillation dans le plus petit alambic par entraînement à vapeur d’eau. L’alambic de 60 litres peut contenir jusqu’à 8 kg de fleurs. “La vapeur d’eau va venir exploser les poches d’huiles essentielles, qui vont ensuite être entraînées par la vapeur et sont refroidies.” De ce processus de distillation découlent des hydrolats et des huiles essentielles, vendus pures ou transformés par Armelle en cosmétique.
“Les hydrolats peuvent être utilisés en lotion tonique pour le soin de la peau. Par exemple, en cas d’eczéma, on peut appliquer sur une compresse un hydrolat de camomille.” Ces produits deviennent aussi des boissons aromatisées, servant en cuisine. “Notamment en dessert, comme les hydrolats au géranium, rose, verveine…”
Le second alambic, plus grand de 200 litres, permet une distillation par une production de vapeur externe. Armelle peut distiller jusqu’à 50 kg de plantes. Un litre d’hydrolat équivaut à 1 kg de plantes environ. Quant aux huiles essentielles, la quantité varie selon le type de plantes. Du lavandin peut produire 350 millilitres d’huile essentielle quand l’achillée millefeuille n’en fournit que 20 ml.
En plus des hydrolats et huiles essentielles, Armelle produit une gamme de savons et shampoings solides, du dentifrice solide, un savon de rasage, des crèmes anti-âge ou pour problèmes de peau… Et son produit phare qui fidélise les clients : son déodorant. Il faut dire que la courte liste d’ingrédients utilisés pour le produit incite à l’achat, à l’opposé de ce que l’on peut trouver dans les autres commerces.
Il est possible de réserver des ateliers personnalisés pour les groupes, ces derniers choisissant le produit cosmétique qu’ils souhaitent réaliser. Chez Armelle, les plantes ne vous veulent que du bien...
Y aller : Le Soin jardiné - 13, rue du stade - 25290 Ornans.
Tél. : 06 23 03 28 90
lesoinjardine@gmail.com
www.lesoinjardine.fr