La Fédération de chasse du Doubs aux manettes
A peine 8 degrés, le soleil se lève sur le plateau de Nancray, l'opération "sauvetage de faon" peut débuter. Il est 5h15, ce lundi 25 mai. Initiée par la fédération départementale des chasseurs du Doubs, cette première a pour objectif de repérer les faons blottis dans l'herbe grâce à des caméras thermiques positionnées sur les drones. "Leur immobilisme, c'est leur sécurité. Si une faucheuse passe, ils ne peuvent pas partir. Notre mission est de le repérer, de les déplacer dans un endroit en sécurité ou de les faire partir. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour tester ce dispositif et ensuite le déployer" explique Pierre Feuvrier, directeur de la fédération de chasse du Doubs.
Aucun chiffre n'est connu quant au nombre de faons tués par les faucheuses chaque année.
C'est la première fois que ce genre d'opération est menée dans le Doubs. La Suisse est pionnière en la matière. Ce matin-là, aidés par l'association "Sauvons les faons" qui possède des drones de très haute technologie capables de détecter la moindre source de chaleur, les chasseurs n'ont trouvé aucun faon sur 5 parcelles. "Peut-être les chevrettes ont-elles mis bas dans la forêt" émet un technicien.
Les agriculteurs pourront faucher tranquillement dès aujourd'hui : "On fait attention mais il arrive d'en faucher tous les ans car on ne les voit pas dans les hautes herbes. Si on peut l'éviter..." indique Michel Saint-Hiller, jeune agriculteur installé à Osse. Avec ses collègues Jean-Louis Pauthier et Dominique Jeannerot ont accepté que les drones survolent leurs champs.
Pourquoi protéger cette espèce ?
Pour quelle raison les chasseurs - qui ont payé ce prestataire - investissent-ils dans cette technologie ? Pour avoir plus de gibier à prélever diront les anti-chasse ? "Le chevreuil au même titre que les autres espèces est un maillon de la chaîne alimentaire. Il va par exemple servir de nourriture au lynx" répond un technicien. La Fédération des chasseurs du Doubs dispose d'une mission de service public délivrée par le préfet pour gérer la faune sauvage.
Ce dispositif s'ajoute aux réflecteurs anti-collisions positionnés sur une partie des routes départementales. Ces piquets ont déjà permis de faire diminuer de manière drastique les accidents entre des animaux sauvages et des véhicules.