L’horloger mortuacien fraîchement honoré par les Talents du luxe et de la création continue à innover. Cinq ans après sa reprise, la société est en passe de réussir son pari et réinternalisera une partie de sa production de composants.
Pour Dani Royer, le patron de l’entreprise Péquignet, ce fut une “très heureuse surprise.” Le 7 juin dernier, devant ce qui se fait de mieux en France en matière de luxe et de belles créations, il a reçu le prix spécial du jury des Talents du luxe et de la création, une manifestation nationale qui se tenait à la saline royale d’Arc-et-Senans et pour la première fois hors de Paris, organisée par le Centre du luxe et de la création, un regroupement d’experts références des métiers du luxe. “Cette récompense est une belle occasion de valoriser tout le travail qu’on a engagé depuis quelques années pour mettre en avant le savoir-faire local. Et cette récompense, c’est à toute notre équipe de collaborateurs ici à Morteau que je la dois” note Dani Royer avec une pointe d’émotion.
Ce prix spécial du jury remis devant un parterre d’experts donne une légitimité supplémentaire à la démarche entreprise par Dani Royer et ses équipes, soucieux de rapatrier la création et le savoir-faire horloger dans leur berceau du Haut-Doubs. Ces efforts portent leurs fruits. “Avec la crise sanitaire que nous venons de traverser, on s’aperçoit que les consommateurs semblent vouloir se recentrer sur la proximité, le fabriqué en France. Cette tendance est tout à fait en conformité avec ce que nous avons engagé depuis la reprise de la société Péquignet en 2017, on est donc tout à fait dans l’air du temps” ajoute Dani Royer. Cette stratégie s’avère payante puisqu’en 2021, son entreprise a réalisé un bond de 50 % de son chiffre d’affaires par rapport à 2019, la précédente année de référence.
Ce mois de juin marque pour la firme horlogère mortuacienne le déploiement de son nouveau calibre baptisé Initial, créé pour la gamme de montres Attitude, dans un modèle de montres acier dont les tout premiers modèles viennent d’être dévoilés lors des 24 Heures du temps à Besançon. Ce modèle Attitude acier disponible à partir de 2 500 euros est une déclinaison plus grand public des montres en or sorties il y a quelques mois à cent exemplaires numérotés.
“Notre stratégie consiste à créer le plus de valeurs sur notre territoire d’origine. La création, puis la fabrication sur place de plusieurs composants du mécanisme, contribue à cela.”
En parallèle, Péquignet a commencé à commercialiser une nouvelle version de son mouvement à d’autres marques horlogères. “Les derniers fournisseurs de mouvements, c’était France Ébauches qui a disparu il y a près de trente ans. Nous mettons un point d’honneur à redémarrer la commercialisation de mouvements dont certaines parties seront bientôt fabriquées sur place, dans nos ateliers de Morteau. Nous sommes dans une dynamique positive et dans une direction qui paraît être la bonne” note le dirigeant qui promet “d’autres projets innovants” à venir dans les prochaines années, des projets “qui nous permettront de nous démarquer de ce qui peut voir le jour actuellement en France en matière horlogère” ajoute-t-il sans en dévoiler plus.
Une chose est sûre : c’est toujours en s’appuyant sur le savoir-faire local que Péquignet continuera à avancer. Pour cela, l’entreprise horlogère renforce ses effectifs qui dépassent désormais la vingtaine de collaborateurs.
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