Auteur de polars à succès, Philippe Koeberlé vient de sortir un sixième opus des aventures de son personnage Séverin Menigoz, La Rêveuse étranglée. Cet amoureux de la nature et militant couche sur le papier les entailles de l’environnement et ses fervents défenseurs qui tentent de panser les plaies.

Ses inspirations d'écriture

Il est né à Paris mais le Dessoubre et le plateau des Mille étangs en Haute-Saône ont été ses terrains de jeux favoris lors de son enfance et encore aujourd’hui. De ses paysages ancrés dans son cœur de pêcheur invétéré, Philippe Koeberlé en fait le théâtre de son dernier livre La Rêveuse étranglée.

Son personnage Séverin Menigoz accompagné de son acolyte Le p’tit Mouge revient pour une sixième aventure. “Une vallée perdue, de mystérieuses recherches, un caveau où l’on découvre quelque chose qui n’a rien à y faire et le professeur Courloux, son cousin qui disparaît, c’est plus qu’il n’en faut pour que Séverin se lance dans une enquête, aux multiples rebondissements, qui le conduira au cœur des préoccupations environnementales du XXIème siècle”, résument ainsi les éditions Coxigrue, créées en 2011 par l’auteur lui-même et son épouse lors de la sortie de son tout premier livre Autopsie d’une truite.

“Deux auteurs m’ont influencé. Le premier est Tony Hillerman, un anthropologue américain. Ses polars avec comme héros deux policiers indiens ont un rythme très lent, ne sont ni trop violents ni trop sanglants. Son style et sa façon de construire l’intrigue m’ont inspiré. Et puis il y a l’auteur islandais Arnaldur Indridason.”

Philippe Koeberlé allie son amour de la nature et des mots dans ses polars.

Le nature writing

Si le “Nature writing” est un courant littéraire fort aux États-Unis, il est beaucoup plus confidentiel en France. “Le polar se déplace à la campagne, souligne Philippe Koeberlé. Il y a eu de grands précurseurs comme Louis Pergaud, Maurice Genevoix, Christian Signol, Jean Giono.”

Le succès

Bien que Philippe Koerberlé reste modeste, ses chiffres de vente attestent de son succès : plus de 5 000 exemplaires pour Autopsie d’une truite. En une semaine, 400 exemplaires de La Rêveuse étranglée ont été vendus. Une réédition devrait suivre d’ici la rentrée. L’écrivain est aussi présent au salon du livre de Gellin le 5 et 6 août et à Livres dans la Boucle le 15, 16 et 17 septembre à Besançon. Loin d’être un écrivain étranglé, Philippe Koeberlé peut continuer à faire rêver ses lecteurs.

L'intrigue du dernier livre

Pour ce sixième livre, qui a nécessité deux ans et demi de travail, le Bisontin s’est inspiré de l’actualité, en l’occurrence ici la problématique des bassines, des réserves d’eau artificielles de substitution pour l’irrigation agricole. Mais aussi de ce qu’il peut observer sur le terrain de ses yeux bleu clair miroitants. Amoureux de la nature et militant dans des associations de pêche depuis les années 1990, il ne réclame pas l’objectivité. “Enfants, nous avions une liberté absolue, on passait toutes nos journées dehors à pêcher, marcher, construire des cabanes. La nature était beaucoup plus belle et riche qu’aujourd’hui”, regrette le Bisontin qui constate amèrement : “La pêche est de plus en plus dure, soit il n’y a plus de poissons, soit il n’y a plus d’eau. La Loue, c’est une catastrophe, pourtant c’est une merveille cette rivière. Le Dessoubre n’a rien à voir avec ce que j’ai connu.”

Face à la forte mortalité piscicole en 2010, il fait partie de la dizaine de fondateurs du collectif S.O.S. Loue Rivières comtoises. Il y apporte notamment une expertise scientifique. “Depuis 18 mois, ça bouge pour sauver les rivières. Ça bouge mais ça n’avance pas, malgré une pression médiatique importante.”


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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