Les conditions de pose de panneaux photovoltaïques, opération soumise à déclaration de travaux, évoluent dans le temps et selon que l’on soit ou pas dans un périmètre classé. Pas facile dans ces circonstances de raisonner en harmonie paysagère à l’échelle du val de Saint-Point. Témoignage.

Installés à Saint-Point depuis fort longtemps, Dominique et Françoise Normand ont toujours été sensibles aux énergies renouvelables. “En 2003, on a installé 15m² de capteurs thermiques en toiture pour la production d’eau chaude sanitaire et alimenter un plancher chauffant”, rappelle Dominique Normand.

En accord avec les préconisations de l’A.B.F., le couple Normand a finalement accepté d’installer des panneaux photovoltaïques rouges de part et d’autre des panneaux solaires noirs.

Le couple songeait aussi à aller plus loin dans la démarche en partant sur un projet de panneaux photovoltaïques en auto-consommation pour répondre à des besoins plus ponctuels mais énergivores. “On est parti sur une installation d’une puissance de 7 kW, ce qui représente une vingtaine de panneaux posés en toiture entre les panneaux solaires existants. On a fait une première déclaration préalable de travaux le 17 juillet dernier en mairie en pensant que ce serait une simple formalité.”

“On s’étonne que le toit du bloc sanitaire du camping soit recouvert de panneaux photovoltaïques noirs alors que ce bâtiment est encore plus près de l’église que nous”, note Dominique Normand.

La réponse arrive le 4 septembre sous la forme d’un refus. La maison Normand s’inscrit dans le périmètre de protection architectural de l’église de Saint-Point, classée au titre des Monuments Historiques depuis 1948. Toute déclaration de travaux est ainsi soumise à l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France (A.B.F.). Deux motifs sont évoqués pour justifier la réponse négative. L’A.B.F. estime que des panneaux photovoltaïques noirs sur un toit de couleur rouge déjà équipé de panneaux solaires noirs va conduire au mitage de la toiture. D’autre part, ces panneaux noirs ne seraient pas en adéquation avec la dominante de toitures rouges visible aux abords de l’église.

“On nous a suggéré une installation au sol ou alors d’opter pour des panneaux de couleur rouge”, explique Dominique Normand qui choisit dans un premier temps d’engager un retour gracieux à la mairie en signalant que tous les toits alentour concernés par le photovoltaïsme avaient des panneaux noirs sur toits rouges. Une inégalité de traitement. Le couple s’étonne aussi que le toit recouvrant le bloc sanitaire du camping supporte toute une installation photovoltaïque de couleur noire à 300 mètres de l’église.

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“Nos arguments n’ont pas été entendus. L’A.B.F. est bien conscient de notre surprise en justifiant : ‘J’entends la différence d’instruction et le regrette mais l’accélération et l’augmentation significative des demandes liées à ces installations, nous oblige à faire évoluer nos prescriptions, pour limiter l’impact de ces installations sur le paysage et le cadre bâti.’ On n’est pas opposé aux règles mais il nous semblerait plus logique et harmonieux qu’elles soient identiques tout autour du lac Saint-Point.”

Le recours gracieux n’ayant pas abouti, quelle attitude adopter ? Dominique Normand et son épouse ont préféré suivre les recommandations de l’A.B.F. en déposant en mars dernier une nouvelle déclaration préalable de travaux avec des panneaux rouges. Le projet a été validé le 9 avril et le couple est dans l’attente des panneaux.


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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