Il n'y a pas eu de malade
Ils font partie de ces héros de l’ombre. 6 salariées des Clarines de Bellevue ont accepté du 30 mars au 17 mai de vivre jour et nuit avec les résidents à tour de rôle. Cela a suscité de belles expériences et quelques craintes. Auront-ils la prime gouvernementale ? Pas sûr.
Des fleurs, des chocolats, des lettres de remerciements… Les familles des résidents la Maison d’accueil et de résidence pour personnes âgées (MARPA) de Pierrefontaine-les-Varans ont rendu un hommage à Christine, Marie-Laure, Catherine, Dominique, Rachelle et Nadine. Ces six salariées, avec leur directrice Cathy Schultz, ont accepté du 30 mars au 17 mai de se confiner avec les 20 résidents dont la moyenne d’âge est de 86 ans. Elles ont été aidées par Françoise, une bénévole membre du Conseil d’administration, et du mari de Dominique, chef cuisinier dans la vie active, qui a souhaité se confiner avec l’équipe ! Il a préparé les repas. Résultat de ce choix : aucun malade du Covid-19 à la MARPA des Clarines de Bellevue. “J’ai proposé ce confinement à l’équipe quand j’ai vu l’épidémie prendre de l’ampleur. Ils ont accepté. Nous avons fonctionné avec deux équipes de 3 salariées qui restaient avec les résidents 8 jours. Les 8 jours suivants, elles repartaient chez elles où elles étaient confinées” explique Cathy Schultz, la directrice.
D’ordinaire ouverte sur l’extérieure, la résidence s’est donc refermée. Il y a eu de bons moments, et de moins bons. “Nous voulions être proches de nos résidents… Nous avons joué, mangé et ri avec eux. Il y a eu de supers moments autour des excellents repas préparés par notre chef cuisiner” témoigne la directrice. Des moments d’angoisses aussi : “Une nuit, nous avons dû joindre les secours”. Un résident était victime d’une crise d’angoisse. Les salariées ont dû s’adapter également en se privant de leur famille ce qui n’a pas toujours été facile.
"Elles méritent la prime."
Depuis, tout est rentré dans l’ordre : les visites des proches peuvent reprendre, les aides-soignantes reviennent, les salariés reprennent un rythme normal. Christine, Marie-Laure, Catherine, Dominique, Rachelle et Nadine auront-elles droit à la prime gouvernementale ? “Notre personnel n’est pas reconnu comme des soignants donc il ne peut pas en bénéficier. Pourtant, elles le méritent… Nous avons demandé à la MSA et la fédération nationale des MARPA qu’une prime leur soit accordée” annonce Cathy Schultz qui n’avait pas encore obtenu de réponse. Après des émotions partagées ensemble, l’équipe s’est jurée d’organiser un bon repas quand la crise sanitaire sera passée. Les résidents de la MARPA ont des anges-gardiens… Deux places sont encore disponibles.