Sur la bande frontalière, la communauté de communes du Plateau du Russey a gagné en dix ans plus de 900 habitants. Elle est la deuxième com’com après celle de Montbenoît à être en plus forte croissance. Gilles Robert, président de la collectivité, avance plusieurs raisons à cette croissance.
Si bien sûr l’attrait de l’Eldorado de la Suisse a un pouvoir d’attraction sur l’arrivée de nouveaux habitants, la com’com du Plateau du Russey avance plusieurs arguments qui assoient l’attractivité du territoire de 7 000 habitants.
“La croissance démographique nous donne des obligations et un certain nombre de contraintes qu’il nous faut assumer, précise d’emblée Gilles Robert, président de la com’com et maire du Bizot. L’augmentation du nombre d’habitants n’est pas un but en soi mais c’est la qualité de vie sur le territoire qui compte. Au-delà de l’attrait de la zone frontalière, plusieurs facteurs expliquent cette croissance démographique.”
Le premier d’entre eux et non des moindres, la question du logement. Si pour l’instant, “on peut globalement se loger dans le coin”, le territoire est soumis, comme ses com’com voisines, à une tension notamment du foncier. La collectivité accompagne entre autres les rénovations d’habitat et salue les initiatives communales dans le cadre du Schéma de cohérence territoriale. Gilles Robert soulève un problème de société : “Ne serait-ce que pour maintenir la population, il faut offrir des logements nouveaux, car la taille des ménages se réduit.”
Le deuxième facteur est celui de l’emploi local. La com’com se démarque par son offre d’emploi dans l’industrie - “les industries sont peut-être peu nombreuses mais performantes” - dans les services et dans les commerces. La création, il y a deux ans, de l’Espace France services a été un levier important. “C’est une possibilité ouverte aux habitants de mieux vivre sur le territoire, la fréquentation est forte et les retours très positifs. C’est un vrai accompagnement”, savoure Gilles Robert.
Si cet espace a permis d’ouvrir dix places supplémentaires dans la crèche intercommunale qui compte 34 places, les structures d’accueil d’enfants, comme dans d’autres zones, restent le point faible de la com’com. “Il manque des places, c’est un enjeu” reconnaît le maire du Bizot. Plusieurs projets de micro-crèches sont dans les cartons, notamment une à Noël-Cerneux.
Autre argument en faveur de l’attractivité : une offre commerciale et artisanale importante avec notamment l’association des commerçants Les 17 sapins, et quatre zones d’activités dont les parcelles sont presque toutes réservées. “Ma volonté depuis des années est que le Plateau du Russey existe, ne soit pas une agglomération de Morteau ou de Maîche, reprend Gilles Robert. Nous avons une offre de services qui permet de répondre aux besoins de la population même au niveau médical avec le Pôle médical notamment.”
Enfin, de manière plus indirecte, le projet du Pôle de réemploi du Bélieu dont la com’com est partie prenante, le développement touristique avec des créations de gîtes, sans oublier le Parc naturel du Doubs horloger, pèsent aussi dans la balance de l’attractivité.