Les hommes, les dirigeants, l’encadrement, le matériel, les courses : beaucoup de choses ont changé depuis la création du vélo-club de Morteau-Montbenoît (V.C.M.M.) en 1969. Mais la volonté de proposer aux jeunes une activité sportive encadrée, le souci de promouvoir le cyclisme de compétition au masculin comme au féminin, l’envie de prendre part sportivement à l’animation du territoire, de ce côté- là rien ne bouge comme l’explique Jean-François Ducrot qui a succédé en 2008 à Michel Vardanega à la présidence du club.

C’est à dire : École de cyclisme, tour du Haut-Doubs devenu tour du Doubs, club affaires, le V.C.M.M. a toujours su faire preuve de modernité et l’a encore démontré en 2014 avec la création de l’équipe N1 féminine. Dans quelles circonstances s’est opéré ce virage vers le cyclisme féminin ?
Jean-François Ducrot : Le taux de féminisation avoisine 14 % au niveau de la Fédération Française de Cyclisme. Au V.C.M.M., on est à 25 %. C’est le fruit d’une politique menée depuis une douzaine d’années vers le haut niveau féminin.

“Le V.C.M.M. compte environ 200 licenciés qui pratiquent le vélo de route et le cyclo-cross”, souligne Jean-François Ducrot qui préside le club depuis 2008.

Càd : Pourquoi ce choix ?
J.-F.D. : À l’époque, on avait la chance d’avoir un groupe de jeunes filles de plus en plus performantes avec, bien sûr, Juliette Labous ou Marlène Morel-Petitgirard. On a senti alors l’opportunité de faire une équipe. Le club avait plutôt l’habitude de gérer des équipes masculines de niveau national. Le choix de bâtir un groupe de compétition féminin correspondait plus au potentiel d’un club soucieux de rester au haut niveau.

Entre 50 et 70 jeunes de 7 à 16 ans viennent tous les mercredis s’entraîner à l’école de cyclisme du club.

Càd : C’est l’objectif sportif du V.C.M.M. ?
J.-F.D. : Tout à fait. C’est aussi une façon de répondre aux attentes de nos sponsors financiers. Je pense, par exemple, au club affaires mis en place en 1996 à la création de l’équipe de Nationale 3 masculine. Le club affaires qui soutient aussi le badminton reste notre principal partenaire privé.

Les bénévoles sont aussi l’une des forces du V.C.M.M.

Càd : Quelques mots sur cette équipe féminine : combien sont-elles ? Qui les entraîne ? Quel calendrier de courses ?
J.-F.D. : L’équipe comprend 15 filles avec une réserve de jeunes ou de débutantes qui contribue au renouvellement. L’équipe participe à la Coupe de France Nationale 1 avec six épreuves au calendrier dont la Classique féminine du Val de Morteau qui aura lieu le 6 juillet. En 2024, on avait terminé à la troisième place du classement et Balladyne Tritsch a gagné le championnat de France amateurs de contre-la-montre. L’équipe est encadrée par Anthony Benoît. C’est l’entraîneur salarié du club. Il consacre 70 % de son temps à l’équipe de N1. Il s’occupe aussi de l’école de vélo et de l’organisation des courses. Parmi les entraîneurs qui sont passés au V.C.M.M., on peut évoquer Flavien Soenen qui est aujourd’hui directeur sportif de l’équipe pro F.D.J. Suez où court Juliette Labous. Le côté formateur s’applique aussi aux encadrants.

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Càd : Le V.C.M.M., c’est encore et toujours une école cycliste ?
J.-F.D. : Plus que jamais. La formation, c’est l’A.D.N. du club. Chaque mercredi, on accueille entre 50 et 70 jeunes qui ont entre 7 et 16 ans. L’effectif se maintient. Comme partout, on constate qu’il y a plus de turn-over aujourd’hui. Les jeunes changent plus facilement de sports et l’offre de loisirs est aussi plus étoffée. L’école est encadrée par une bonne douzaine d’éducateurs diplômés et bénévoles. C’est important car il faut deux adultes pour accompagner un groupe de 8 enfants. Avec l’augmentation du trafic routier dans le Val de Morteau, il faut être très vigilant.

Càd : Apprendre le vélo, c’est aussi une forme d’éducation citoyenne ?
J.-F.D. : Tout à fait. La pratique du sport en général permet de développer le goût de l’effort, une certaine forme de respect des autres, de la rigueur, autant de valeurs indispensables pour avoir une vie épanouie.

Càd : Le V.C.M.M. se positionne aussi comme un club organisateur de courses cyclistes ?
J.-F.D. : C’est notre troisième pilier fondateur avec la formation et la compétition. Cela représente chaque année une dizaine d’épreuves dans tous les formats de courses. En dehors du tour du Doubs, on peut évoquer pour les jeunes le Souvenir Michel Vardanega ou le Prix de la République du Saugeais organisé en partenariat avec le club de l’Entente Sportive Saugette de Ski. Il y a aussi des épreuves populaires comme les tests chronométrés à Guyans-Vennes ou à Gilley. Les 7 et 8 juin prochains, le V.C.M.M. organisera à Pierrefontaine-les-Varans les championnats inter-régional féminin et régional masculin.

Càd : Le V.C.M.M. est toujours le plus gros club cycliste du Doubs ?
J.-F.D. : On est juste devancé par le club B.M.X. de Besançon.

Càd : Un club où il fait bon vivre ?
J.-F.D. : Il règne un bon état d’esprit avec un noyau de dirigeants et des bénévoles toujours partants quand on a besoin d’eux. Cela vaut aussi pour nos partenaires privés et publics.


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