L’année 2024 marque les 20 ans d’acquisition de la Maison Chevalier par la Ville de Pontarlier qui avait alors déboursé à l’époque 1,275 million d’euros. L’investissement n’a pas encore été rentabilisé, tant s’en faut.
Qu’il l’admette ou pas, ce dossier restera l’un des plus débattus voire critiqués depuis que Patrick Genre a pris les rênes de la ville de Pontarlier en 1999. Assez paradoxalement, personne ne conteste le fait d’avoir investi dans l’acquisition de ce bien. C’était d’ailleurs une volonté de la famille propriétaire qui avait fixé comme clause le maintien du parc attenant à la propriété. Engagement tenu avec la création du jardin public Jeanine-Dessay.
Après l’achat, la commune avait dû trouver des solutions de relogement pour les habitants qui vivaient encore dans la Maison Chevalier en 2004. Au bout de 3 ou 4 ans, des promoteurs locaux avaient fait des propositions immobilières à la commune sans qu’elles aboutissent. Le choix d’une destination pour cette propriété historique qui offre 3 800 m² de surface de plancher a évolué au fil du temps. Médiathèque, foyer ou résidence pour personnes âgées, service des archives, locaux associatifs, logements sociaux, les idées ne manquent pas. Certaines sont toujours d’actualité sans que rien ne soit encore validé. Plusieurs fois évoquée, la question de la démolition reste entière.
Ancien couvent des Bernardines dont la construction remonte vers 1670, la maison Chevalier a une valeur historique. Comme l’a confirmé l’étude faite en 2016 par l’État qui confirmait que ce bâtiment ne pouvait être rasé. Un Pontissalien s’était employé à calculer ce que la maison Chevalier aurait pu rapporter en impôts locaux dans l’hypothèse d’y aménager une trentaine de logements de standing. Résultat, c’est près de 2,5 millions d’euros de manque à gagner pour la commune.
Se pose aujourd’hui la question de chiffrer le coût d’une transformation d’une propriété qu’il faudra sans doute démolir pour la reconstruire à l’identique. Pour autant, les professionnels de l’immobilier semblent toujours intéressés par un bien de cette taille aussi bien situé au centre-ville. L’idée d’un portage public-privé est dans l’air du temps avec sans doute une surface à vocation publique ou commerciale en rez-de-chaussée. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un projet aboutisse enfin avant de célébrer les 25 ans de cette coquille vide.