Au sein de l'association Travail et Vie, Mélanie Dulize voit passer au quotidien des personnes en précarité.
Mélanie Dulize a troqué son ancienne vie de courtière en assurances pour s’investir dans le domaine social et l’engagement associatif. Sans l’ombre d’un regret.
Difficile d’imaginer aujourd’hui Mélanie Dulize calculette en main, à évaluer son chiffre d’affaires et ses ratios de rentabilité, à s’acharner à remplir des objectifs commerciaux, à convaincre ses clients que ce nouveau produit d’assurances est le meilleur pour eux. Pourtant, c’est bien vers les métiers de l’assurance qu’avait choisi de se tourner la jeune femme, sans doute aussi poussée par la pression familiale, elle qui rêvait déjà petite d’engagement social. “La crise sanitaire a sans doute été le catalyseur de ma décision de changer de vie professionnelle. Il y a eu comme une grosse boule dans le ventre qui s’est soudain dénouée. J’ai dit à mon mari que je ne continuerais pas ce métier de courtière.”
Mélanie Dulize enchaîne les actions sociales.
Mélanie Dulize est depuis septembre dernier la coordinatrice générale de l’association Travail et Vie à Pontarlier, l’accueil de jour de la rue Montrieux pour les personnes en grande précarité. Cette reconversion puise ses racines dans les convictions profondes de la jeune femme, et dans son engagement associatif démarré il y a plusieurs années. C’est elle qui est notamment à l’origine de la création d’une section régionale de l’association “Féminité sans abri” qui soutient toute personne en situation de précarité par le don de colis d’hygiène ou de première nécessité. C’est elle encore qui à l’approche de Noël l’année dernière a lancé un réseau solidaire sur les réseaux sociaux baptisé “Comme une envie de faire autrement” et qui a eu un succès retentissant avec plus de 6 000 abonnés et 500 000 interactions de sa publication qui invitait à confectionner des boîtes de Noël destinées aux personnes démunies. “Le succès a été incroyable. Chaque jour, je recevais au moins 150 messages privés auxquels il fallait que je réponde. Nous avons atteint le chiffre fou de 260 000 boîtes réalisées aux quatre coins de la France” s’étonne-t-elle encore aujourd’hui.
L’enthousiasme de la bénévole ne se tarit pas. En janvier, elle lançait une collecte de chaussettes orphelines au bénéfice d’une association de réinsertion, en février, elle participait à une action de soutien aux étudiants en précarité de Besançon et de Belfort, en mars c’était une collecte pour l’association Féminité sans abri dont elle est aujourd’hui la secrétaire nationale. Son temps libre, elle le passe parfois à confectionner des kits d’hygiène pour les femmes. “Je savais très bien que j’étais faite pour le social, ma vocation a été longtemps contrariée” reconnaît-elle aujourd’hui, ravie de ce virage à 180°.
“Dans le Haut-Doubs, la précarité et l’isolement sont une réalité.”
Au sein de Travail et Vie, elle voit passer au quotidien la misère du monde. Une soixantaine de personnes différentes poussent la porte de l’association chaque mois. Pour une douche, poser ses bagages, participer à un atelier de réinsertion, manger un morceau ou seulement y déposer ses soucis. “Dans le Haut-Doubs, la précarité et l’isolement sont aussi une réalité. Les choses sont d’autant plus difficiles à organiser en période de Covid. C’est dur de maintenir le lien quand il y a ces restrictions sanitaires” reconnaît Mélanie Dulize. Même si son nouveau métier n’est pas de tout repos, elle ne reviendrait pas en arrière pour tout l’or du monde.