À 34 ans, cette franco-suédoise a déjà accumulé une riche expérience professionnelle notamment dans le management, suffisamment en tout cas pour faire le choix d’ouvrir un cabinet conseil spécialisé sur la qualité de vie et les conditions de travail
Sa vie et son parcours reflètent l’agilité d’une jeune génération bien diplômée qui n’hésite plus à combiner des expériences personnelles avec une carrière professionnelle privilégiant l’attrait des missions plutôt que de se conforter dans le train-train des habitudes. “J’aime quand ça bouge, je suis toujours en quête de nouveaux challenges”, explique Kasja Biard dont la maman française a eu la bonne idée de vivre une expérience de fille au pair en Suède. Ce qui explique pourquoi sa fille est née au pays des Vikings où elle a vécu seulement trois mois. “Je comprends le suédois et j’arrive à me faire comprendre”, estime la jeune franco-suédoise qui a également passé trois ans au Sénégal où son père architecte était venu s’installer avec femme et enfants.
Après la séparation du couple, Kasja et sa maman s’installent à Thonon-les-Bains où elle passe toute sa jeunesse. Bac en poche, direction Paris et la Sorbonne où elle prépare une licence en médiation culturelle. Elle s’octroie ensuite une année de césure pour redécouvrir son pays natal puis revient effectuer un service civique à Thonon-les-Bains. Cap ensuite sur Lille pour un master en développement et actions culturelles dans les territoires. “J’ai décroché mon premier emploi à la commune de Thonon au Bureau Information Jeunesse.”
Le Haut-Doubs sera sa prochaine étape. Elle arrive à Pontarlier en 2015 pour travailler à la mairie comme responsable du service culture. “J’avais différentes missions. Je participais à l’élaboration de la charte de la vie associative, j’accompagnais l’ouverture de la maison des associations. Je m’occupais aussi de la rédaction du contrat de station et finalement je me suis retrouvée responsable du service tourisme au Grand Pontarlier.”
Son destin semblait tout tracé. Pas du tout, en 2021, elle arrête tout pour se lancer dans un nouveau challenge qui consiste à devenir directrice de la piscine Aqua’2 Lacs à Malbuisson. Dix-huit mois plus tard, retour en collectivité, à la com’com du Val de Morteau au poste de responsable du service tourisme-patrimoine. Elle supervise alors la gestion des domaines skiables alpin et nordique du Val de Morteau tout en s’occupant de la création du service patrimoine axé sur la future Cité des horlogers et l’inscription du Saut du Doubs au label Grand Site de France.
“Ces dix années d’expérience professionnelle ont révélé en moi une vraie appétence pour la gestion humaine, d’où le choix d’enclencher une reconversion dans la qualité de vie et les conditions de travail. J’avais déjà eu l’occasion d’aborder ces volets dans le cadre du C.H.S.C.T. des entreprises, devenu en 2020 le comité social et économique (C.S.E.). Pour avoir une posture neutre dans ce domaine, le plus simple c’était de m’installer à mon compte pour me positionner sur une fonction de conseil et non plus de management.” Le changement oui, mais dans une certaine continuité.
La future consultante s’engage alors dans une formation certifiante qui aboutit en octobre dernier à la création de son cabinet conseil That Q.V.C.T. comme Qualité de Vie et Conditions de Travail. “J’interviens pour des entreprises, des collectivités, des associations. La qualité de vie ne se résume pas à l’installation d’un baby-foot pour générer de la convivialité entre les salariés. C’est beaucoup plus large” estime-t-elle. Kasja Biard accompagne actuellement une structure sur l’appel à projet : Fonds d’Amélioration des Conditions de Travail axé sur l’attractivité des emplois en zone frontalière. Elle intervient aussi à l’association La Sarbacane avec pour mission de développer le mécénat d’entreprise.
En dehors du travail, cette maman de deux fillettes de 8 et 1 an s’implique dans des associations culturelles ou portées sur les enjeux environnementaux comme “Durable et Doubs”, connue pour animer la Fresque du climat.
Sportive, pratiquant la plongée, Kasja Biard ne compte pas s’enfermer dans la routine. “Je ne me ferme aucune porte. Tout est sujet à réflexion”, sourit la jeune consultante.
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