Vivement opposé au trafic des camions qui traversent le quartier de la Chapelle pour aller vider des déchets ferreux et non ferreux à la société Haut-Doubs recyclage, Jean-Marc Péchoux continue à mettre la pression sur l’entreprise et la commune de Pontarlier dont il condamne l’immobilisme. Entretien avec un homme qui ne lâche rien.
La Presse Pontissalienne : Cette affaire qui piétine ne participe guère à l’attractivité du quartier ?
Jean-Marc Péchoux : On dénonce ces problèmes depuis juillet 2021. Rien n’a changé ou presque, notamment au niveau du déplacement de Haut Doubs Recyclage vers une zone plus appropriée. Cette mauvaise publicité participe à la détérioration sournoise de l’image du quartier Chapelle-Charpillot. Il y a la question de l’insécurité avec ce trafic de camions intense. Je pense également à la dévalorisation immobilière. Le lotissement situé en bas de la rue des Argilliers peine, semble-t-il, à trouver des acquéreurs. Il y a sans doute plusieurs raisons à cela mais les problèmes de circulation que nous dénonçons à cet endroit ne sont guère incitatifs.

L.P.P. : Est-ce que cela pèse aussi dans l’ambiance au sein de l’association Chapelle-Charpillot avec laquelle vous portez ce dossier ?
J.-M.P. : On est toujours dans une logique de sujet tabou et dès qu’on aborde le sujet en réunion de quartier, c’est plus tendu.
L.P.P. : Vous sentez aussi le regard des autres qui ne comprennent pas votre détermination ?
J.-M.P. : C’est vrai. Les gens me prennent parfois pour un gourou, un complotiste, un emmerdeur. Ce n’est pas un combat personnel mais j’aimerais qu’il soit plus collectif au service du quartier.
L.P.P. : Haut-Doubs Recyclage refuse pour l’instant toute idée de déménagement. Comment comptez-vous dénoncer ce qui s’apparente à une impasse ?
J.-M.P. : Rappelons que le trafic n’a cessé d’augmenter. On compte jusqu’à une centaine de camions qui transitent chaque jour dans le quartier pour rejoindre Haut-Doubs Recyclage. Personnellement, je vais continuer à afficher des messages sur ma maison. Deux nouveaux seront bientôt posés : « Oui, au déplacement », et « Élus, agissez pour le quartier ! ». La D.R.E.A.L. donc l’État n’est pas restée inactive mais nous explique, in fine, qu’il est impossible d’expulser Haut-Doubs Recyclage.

L.P.P. : Que faire ?
J.-M.P. : Rien n’interdit aux pouvoirs publics d’initier au plus vite une nouvelle concertation. Les délais de mise en conformité étalés sur 36 mois sont beaucoup trop longs. En juin dernier, j’ai pris un avocat pour engager une procédure visant à ramener l’exécution des travaux de mise aux normes à 9 mois.
L.P.P. : Vous êtes force de proposition ?
J.-M.P. : On doit se retrousser les manches pour trouver du foncier. On avait proposé trois solutions de terrain au maire Patrick Genre lors de la dernière réunion de quartier en juillet. Ces terrains se situent autour ou à proximité de la déchetterie. On sait qu’il faut une surface entre 1 et 1,5 hectare.
L.P.P. : La situation s’améliore sur l’occupation illégale des zones n’appartenant pas à Haut-Doubs Recyclage ?
J.-M.P. : Effectivement, Haut-Doubs Recyclage a arrêté de poser des bennes sur la partie communale au bord de la route. L’entreprise a également commencé à déblayer une autre zone d’occupation illégale mais cela ne règle pas la situation sur le fond.
L.P.P. : Vous êtes aussi assez remonté contre la commune de Pontarlier ?
J.-M.P. : On réfléchit à l’idée de lancer une procédure judiciaire avec France Nature Environnement. L’objectif étant de mettre la pression sur la Ville de Pontarlier pour régulariser la situation voire faciliter le déménagement. L’inaction de la commune me détermine encore plus à me battre.
L.P.P. : C’est le combat d’une vie ? Arrivez-vous à vous en détacher ?
J.-M.P. : C’est vrai que je me suis beaucoup investi dans ce dossier pour pallier l’immobilisme de tout un chacun. Cela fait partie aussi de mon tempérament de faire les choses à fond. J’ai constaté que chaque fois que je n’étais pas allé au bout, cela n’avait pas abouti.