Le magasin-école des lycéens de Jeanne-d'Arc est lui aussi fermé jusqu'à nouvel ordre

Et c'est toute une chaîne de distribution, des producteurs locaux aux clients de proximité qui est arrêtée. Le lycée Jeanne-d'Arc prépare déjà sa rentrée du 11 mai avec toutes les précautions nécessaires.

Les élèves de Jeanne-d'Arc y apprennent notamment le conseil en vente en alimentation.

Accompagner le développement du territoire et innover sur le plan pédagogique, c'est une des priorités du Conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP) auquel est affilié le lycée Jeanne-d'Arc de Pontarlier (190 élèves et 70 apprentis). C'set d'ailleurs dans cette optique que l'établissement pontissalien a créé fin 2015 le Panier de Jeanne, un magasin-école situé en zone commerciale et donc le but est, à travers la gestion d'un vrai magasin de détail, d'immerger les élèves dans le milieu professionnel auquel ils se forment. "À son lancement, le Panier de Jeanne regroupait 8 producteurs locaux. Aujourd'hui, ils sont plus de 45 à nous faire confiance pour écouler leurs produits, pour la plupart en provenance d'un rayon de 30 km autour de Pontarlier" précise Hervé Floch, le directeur de l'établissement d'enseignement.
Seulement, depuis le 16 mars, le Panier de Jeanne ressemble à un panier vide... Plus d'élèves pour le faire fonctionner, donc plus de clients, et dès lors moins de débouchés pour les petits producteurs. "Pour certains de nos fournisseurs comme la Fruitière de Doubs par exemple, le Panier de Jeanne est un débouché très marginal. Mais pour de nombreux autres (fromages de chèvre, brasseurs, producteurs de légumes secs...), la fermeture du Panier de Jeanne est un vrai souci d'autant que leurs autres circuits de distribution sont également fermés. Et pour nos élèves, la pédagogie pratique est totalement interrompue et ça risque de peser sur leur qualification" se désole le directeur.
Le Panier de Jeanne, ouvert quatre jours par semaine, réalise un chiffre d'affaires de 80 000 euros par an, il reçoit en moyenne une centaine de clients par semaine. "Plus que l'activité économique qu'il génère, c'est surtout un formidable outil de développement des compétences" ajoute le responsable.

Le lycée pontissalien propose aussi un BTS technico-commercial en produits alimentaires et boissons.

Depuis l'annonce du président Macron lundi soir, Hervé Floch et ses équipes commencent donc à penser à cette rentrée des classes inédite à partir du 11 mai prochain. "Nous sommes déjà en réunion visio régulièrement en attendant plus de précisions de notre ministère. Une chose est sûre, c'est qu'on ne va pas faire reprendre tout le monde en même temps" note M. Floch.
Les salles seront réaménagées, le self également, et les équipes réfléchissent à un système qui permettrait aux classes de venir tour à tour un jour sur deux. Les salles seraient réaménagées de telle sorte qu'il n'y ait plus qu'un élève par table, avec respect des distances de sécurité.
Tous attendent avec impatience la reprise car "en filière pro, nous déplorons hélas quelques décrocheurs en ce moment et quelques parents qui n'en peuvent plus" avoue Hervé Floch.
Dernière inquiétude du directeur suite à l'annulation des portes ouvertes de l'établissement, du forum des métiers et des journées d'intégration : les inscriptions pour l'an prochain sont pour l'instant en berne. "Nous sommes pour l'instant à un tiers d'inscriptions en moins par rapport à l'an dernier. Nous envisageons peut-être d'organiser des mini-portes ouvertes d'ici fin juin pour combler ce retard."

Hervé Floch, directeur du lycée Jeanne-d'Arc à Pontarlier. (photo prise avant le confinement)

Renseignements complémentaires sur http://www.lyceejeannedarcpontarlier.org/
ou au 03 81 39 08 53


Cet article vous est proposé par la rédaction de La Presse Pontissalienne
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