Les commerçants du centre-ville avec le soutien de la Ville de Pontarlier organisent une opération coup de poing samedi 7 novembre de 11h à 12h. Entretien avec Philippe Jeanmonnot, président de l'association Commerce Pontarlier Centre.
Consommez local, c’est vital.
La Presse du Doubs : En quoi consiste cette opération ?
Philippe Jeanmonnot : Tous les commerçants et artisans du centre-ville seront symboliquement invités à ouvrir leurs portes de 11h à 12h. Rien ne sera vendu. Cette action est à l'initiative de Commerce Pontarlier Centre . La Ville vient en soutien solidaire.
Quel message voulez-vous faire passer ?
PJ : Juste pour dire que consommer local, c'est vital pour nous mais aussi pour plein de gens. On considère que la fermeture des petits commerces, c'est une injustice. Il n'y a pas plus de risque de contamination à venir chez nous que de s'entasser dans un bus ou d'aller faire ses courses dans une grande surface.
"On a l'impression de tout le monde travaille sauf nous..."
Une seconde fermeture pourrait être fatale à de nombreux petits commerçants ?
PJ : Le fait de refermer est déjà problématique mais de refermer à cette période, c'est catastrophique. Peu de gens le savent, mais beaucoup de commerçants sont engagés sur leurs biens personnels pour se porter caution sur les bâtiments. Comme tous les cotisants au RSI, ils ne toucheraient rien en cas de liquidation.
Les aides de l'Etat sont insuffisantes ?
PJ : On nous annonce une aide pouvant aller jusqu'à 10 000 euros par mois pour les entreprises de moins de 50 salariés. Même avec 10 000 euros, on est loin de couvrir les charges inhérentes à certains commerces au centre-ville de Pontarlier. Si l'on doit fermer, il faut que le gouvernement fasse en sorte que cela soit reconnu comme une catastrophe naturelle. Dans ce cas-là, on pourra toucher des pertes d'exploitation.
Vous criez à l'injustice ?
PJ : En regardant autour de nous, on a l'impression que tout le monde travaille sauf nous. Si la crise sanitaire est si grave que cela, alors il faut vraiment se réduire à l'essentiel, c'est à dire l'alimentaire et la santé. La situation actuelle nourrit un sentiment d'injustice qui est dur à accepter. Attention, on est de tout cœur avec l'hôpital, les soignants. On dit seulement : on n'est pas plus dangereux que les autres. On doit rester ouvert, sinon on va tous crever !