L’enrobé disparaît au profit de sols qui favorisent l’infiltration de l’eau. Plantations et installations naturelles y trouvent une place de choix
Les élus étaient partants pour ces travaux d’aménagement dans l’air du temps. “L’accompagnement financier de l’Agence de l’eau, du Département du Doubs et de l’État n’est pas anodin à leur engouement pour ces désimperméabilisations à 100 %”, constate Franck Villemain, le président de la Communauté de Communes du Pays de Maîche (C.C.P.M.).
Le budget de ces travaux pour l’école maternelle de Saint-Hippolyte s’est élevé à 113 000 euros subventionnés à hauteur de 79 %. Le reste à charge raisonnable de 23 730 euros sera partagé entre la commune et la C.C.P.M. Le scénario est identique pour Chamesol avec un coût un peu plus élevé de 120 000 euros.
À l’heure où les catastrophes climatiques se multiplient, l’intérêt environnemental de ce type de travaux est évident. L’enrobé classique a été remplacé par des pavés drainants, du gazon et des copeaux de bois. Sept arbres fruitiers, un hôtel à insectes, des nichoirs, un potager surélevé et une unité de compost complètent l’ambitieux projet. Deux cuves de récupération d’eau de pluie servent à l’arrosage des arbres et jardinets par un système de drains.
Les deux cours ont été réalisées sur le même schéma par l’entreprise spécialisée N.G.E. “Les écoles sont des espaces de mixité et de cohésion sociale. Leurs cours de récréation représentent un espace où les enjeux sociaux et environnementaux ont une place grandissante, d’où l’importance d’agir”, constate le président de la C.C.P.M.
Les enfants bénéficieront désormais d’îlots de fraîcheur plantés d’arbres, de fleurs et de gazon en lieu et place de surfaces bétonnées, très peu ombragées. “Les enfants peuvent pleinement profiter de ces nouvelles installations et le retour que nous donnent les enseignants est également très bon”, poursuit-il. Ces derniers peuvent largement enrichir leur projet pédagogique en multipliant les activités scolaires liées à l’environnement et au développement durable.
Au vu du résultat de ces premières expériences, d’autres communes du territoire ont sollicité la C.C.P.M. “Une étude a été lancée pour réaliser ces travaux à l’école de Montécheroux et les élus des Bréseux et des Écorces étudient la possibilité de désimperméabiliser leurs cours d’écoles respectives”, confirme Franck Villemain.
Il s’agit d’un phénomène de prise de conscience déterminant et non pas d’un effet de mode. Les cours d’école en France (et d’ailleurs celles de tous les établissements éducatifs) représentent un potentiel considérable, menant à un meilleur respect du cycle de l’eau, à la lutte contre le réchauffement, tout en offrant aux enfants des espaces pensés pour le jeu, le partage et l’apprentissage.