Un E.H.P.A.D. de 77 places, porté par la Mutualité Française Comtoise, et une résidence autonomie de 40 logements sont en cours de construction sur le site de la Combe du Four, à Saint-Vit. Les deux établissements prévoient d’ouvrir leurs portes fin 2025
Les travaux ont à peine débuté, que des demandes sont déjà formulées. C’est dire si l’attente est bien là. Les engins n’en étant qu’à leurs premiers coups de pelle, il faudra pourtant encore attendre un an et demi à deux ans avant de pouvoir intégrer les bâtiments. Mais qu’importe pour certains. Il faut dire que le secteur était jusqu’ici assez peu pourvu. “Début 2020, l’Agence régionale de santé (A.R.S.) et le Département du Doubs ont ciblé un besoin de places supplémentaires sur l’Ouest bisontin, au regard de la démographie et de l’offre actuelle”, explique Jean-Charles Rizzone, à la tête jusqu’ici de l’E.H.P.A.D. bisontin la Retraite et nommé nouveau directeur du pôle personnes âgées de la Mutualité Française Comtoise.
Sous sa responsabilité se trouvent aujourd’hui les 14 E.H.P.A.D. de l’organisme privé à but non lucratif, dont le futur établissement de la Combe du Four qui viendra remplacer l’actuel E.H.P.A.D. de 24 lits, situé au centre-ville de Saint-Vit. Le nouvel établissement, financé en partie sur fonds propres et subventionné par le Département et l’A.R.S., mobilisera un investissement de 18 millions d’euros. Une somme “importante”, admet Jean-Charles Rizzone, “mais on se projette sur un E.H.P.A.D. de demain, qui répond aux nouvelles attentes et besoins des résidents.” Ce qui passe, entre autres, par un nombre de mètres carrés suffisant. “On a voulu mettre l’accent sur des chambres plus grandes, allant jusqu’à 24 m2”, donne-t-il en exemple.
La construction neuve permettra aussi de s’inscrire dans une performance énergétique et environnementale (avec une production de chauffage par géothermie) et d’optimiser les espaces de vie et les services, qui seront en nombre et de plain-pied. A contrario de l’E.H.P.A.D. du centre-ville saint-vitois, situé jusqu’ici dans un ancien foyer-logement, moins adapté. L’offre va également s’accroître avec 74 places d’hébergements permanents, dont 18 places en unité de vie protégée (U.V.P.) ciblées Alzheimer ou troubles apparentés, mais aussi trois places temporaires, un accueil de jour et un pôle d’activités et de soins adaptés (P.A.S.A.). En dépassant le seuil maximal de 12 à 16 places en U.V.P. avec l’aval des autorités locales, l’établissement va même un peu au-delà des préconisations, pour répondre aux besoins. “On observe empiriquement une hausse des troubles cognitifs, avec des dossiers plus nombreux et plus lourds en termes de prise en charge. On a besoin de développer ces places médicales”, indique Jean-Charles Rizzone. L’ensemble des places seront habilitées à l’aide sociale départementale.
Le projet inclura également cinq places d’E.H.P.A.D. hors les murs pour améliorer la prise en charge à domicile, et sera tourné vers l’extérieur avec l’ouverture d’un tiers lieu dans le bâtiment (à usage des associations locales, des Francas… ). “On favorisera aussi les échanges intergénérationnels avec le futur groupe scolaire, qui se construira à proximité directe, sans doute articulée autour des repas. C’est quelque chose auquel on tient”, précise Frédéric Bezombes, responsable communication de la Mutualité Française Comtoise.
Du côté de la résidence autonomie (elle aussi aux dernières normes et confort d’usage), 20 places seront dédiées aux personnes âgées autonomes ou légèrement dépendantes, et 20 autres s’adresseront aux personnes handicapées vieillissantes, touchées également par “un déficit d’offre de prise en charge gériatrique.” Le dossier est en cours d’instruction par le Département du Doubs et la C.A.R.S.A.T.
L’ouverture de ces établissements supposera la création parallèle d’un grand nombre de postes. Environ 60 salariés seront employés sur l’E.H.P.A.D. et 15 sur la résidence autonomie. Ce qui représente d’ores et déjà un défi, le secteur étant marqué par des tensions de recrutement.