L’Association des Maires Ruraux du Doubs (A.M.R. 25) tient son assemblée générale à Sancey le 9 novembre. L’occasion de faire le point avec Charles Piquard, son président, sur cette organisation qui fédère, informe et représente les édiles des communes de moins de 3 500 habitants.

C’est à dire : À l’aube de votre prochaine assemblée générale à Sancey le 9 novembre, comment se porte l’A.M.R. 25 ?
Charles Piquard : L’A.M.R. 25 se porte bien. Depuis le début de l’année, nous comptabilisons 20 nouvelles adhésions qui portent à 480 le nombre de nos membres. Nous sommes la plus grosse association de maires ruraux de France.

Pour son assemblée générale de 2023. Charles Piquard recevait Christine Bouquin (présidente du Département), elle-même très impliquée dans la ruralité (photo A.M.R. 25).

Càd : On connaît l’importance des maires, élus les plus proches des administrés. On sait aussi les multiples difficultés qu’ils vivent. Souffre-t-on dans notre département d’une baisse des vocations ?
C.P. : Aujourd’hui, on ne peut pas dire que tout va bien, deux maires viennent encore de démissionner ces quinze derniers jours. On aura toujours des difficultés à trouver des candidats ces prochaines années et c’est dommage. Le Sénat a proposé une loi sur la réduction du nombre d’élus dans les conseils municipaux, mais c’est un peu tard par rapport aux prochaines élections de 2026. La fusion de communes peut également être une solution, mais méfions-nous de garder la proximité avec nos concitoyens. Ne fermons pas nos mairies, nous sommes les élus préférés des habitants.

Càd : L’intercommunalité devenue générale sur nos territoires ne diminue-t-elle pas drastiquement le rôle des maires ?
C.P. : Bien sûr ! Nos compétences se sont réduites au profit des intercommunalités. Certaines d’entre elles ont même agi avant les dates officielles de transfert. Les P.L.U.I. (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) s’imposent désormais à nous, réduisant de fait notre action dans nos communes. Les futurs maires devront s’impliquer encore plus dans ces instances pour faire entendre leurs voix et défendre leurs territoires.

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Càd : Quelles sont les actions menées par votre association auprès de ces élus locaux ?
C.P. : Je suis un homme de terrain, à l’écoute de mes collègues. Je n’ai pas besoin d’un rendez-vous pour aller à leur rencontre. Mais notre département est vaste et nous organisons avec les maires des réunions en présentiel et aussi des visio-conférences toujours appréciées de nos élus. Justice, impôts, Bâtiments de France sont les sujets abordés récemment.

Càd : La ruralité, beaucoup en parlent, vous la vivez au quotidien avec souvent des moyens limités. Qu’attendez-vous de l’État et du nouveau gouvernement ?
C.P. : On nous annonce qu’il va falloir serrer les boulons. On nous dit qu’on dépense trop. Mais nos kilomètres de voirie, nos bâtiments et nos écoles nous coûtent de plus en plus cher à entretenir. Or, nos moyens se réduisent d’année en année. Nos forêts sont malades, provoquant un manque à gagner substantiel dans le futur. À notre dernier congrès annuel, en septembre, les ministres Catherine Vautrin (Territoires et Décentralisation) et Françoise Gatel (Ruralité, commerce et artisanat) ont semblé prendre en compte le malaise qui sévit dans notre ruralité. Mais ce ne sont pas les promesses qui nous sauveront. J’attends bien sûr beaucoup d’Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture, qui connaît si bien notre territoire. Je suis un rural et un défenseur du monde paysan, il faut que nous mettions tous autour de la table pour faire comprendre les enjeux immédiats et futurs et y apporter des solutions.


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