Ce projet, piloté par l’association Robert-Fernier, est soutenu par la Fondation du Patrimoine avec l’objectif de récolter 14 850 euros. La restauration des tableaux a été confiée à Mélanie Cretin-Girard.
Inscrite aux monuments historiques, l’église Saint-Nicolas de Septfontaine abrite la châsse Sainte-Victoire depuis 1938. C’est pour son centenaire qu’a été commandé puis installé ce chemin de croix qui comprend 14 tableaux de Robert Fernier. Grand défenseur des traditions comtoises, le peintre qui fut aussi l’un des créateurs du salon des Annonciades à Pontarlier s’est inspiré des traditionnels imagiers flamands du XVIème siècle. Il situe les différentes étapes de la Passion dans le village de Septfontaine, associant les habitants à son œuvre, ceux-ci prêtant leur visage aux personnages accompagnant le Christ jusqu’à sa crucifixion.

Plusieurs tableaux montrent le porche caractéristique de l’église romane de Septfontaine ou encore les fermes et la végétation typique du Haut-Doubs. “C’est bien en cela que ce chemin de croix revêt un caractère ethnographique, indique Olivier Bedat qui préside aujourd’hui l’association Robert-Fernier. Cette association a pour vocation de faire perdurer le patrimoine intellectuel et culturel de l’artiste qui est aussi mon grand-père.”
Avec le temps, certaines œuvres présentent des dégradations avancées avec parfois des pertes irréversibles de la matière originale. Ces dégâts résultent en grande partie du fort taux d’humidité présent dans l’environnement des œuvres. Les églises sont rarement chauffées et quand c’est le cas pour un office, un enterrement, un baptême, la montée en température est souvent très rapide, ce qui provoque par conséquent de brusques écarts thermiques. Une des façades de l’église s’avère particulièrement exposée à l’humidité, ce qui se répercute sur les tableaux qui y sont suspendus. “Il devient urgent d’intervenir, au risque de voir l’état des tableaux s’aggraver encore. Ces tableaux appartiennent au diocèse. Comme l’Église n’a pas d’argent, ni la commune, l’association a décidé de piloter elle-même un programme de rénovation dont le coût s’élève à près de 15 000 euros. Ce projet est aussi soutenu par la Fondation du Patrimoine qui permet aux généreux donateurs de profiter d’avantages fiscaux.”

Fin 2024, on dénombrait 10 donateurs ayant versé 1 370 euros. La souscription restera active toute l’année 2025. Trois tableaux ont été décrochés le 10 décembre dernier pour être acheminés à Tarcenay dans l’atelier de la restauratrice Mélanie Cretin-Girard qui a déjà rénové d’autres œuvres de Robert Fernier. “Ce chantier est assez classique. Il ne présente pas de grosses difficultés. Chaque tableau sera nettoyé et débarrassé de ses impuretés. On pourra alors procéder à la restauration des parties endommagées. Cela peut durer quelques jours ou plusieurs semaines en fonction de l’importance des dégradations”, indique Mélanie Cretin-Girard. Une partie de l’enveloppe servira aussi à effectuer des travaux d’isolation à l’intérieur de l’église.
