Un collectif dénonce la décision du maire
L'arrêté municipal durcissant le confinement est mal vécu par une partie de la population car pris selon les contestataires sur un principe "moral". Promener son chien est interdit. La méthode et la légalité sont contestés.
Ils ne sont pas contre le confinement. Au contraire. À Thise, plus qu'ailleurs, les habitants mesurent l'importance des mesures barrières. Depuis le début de la crise sanitaire, 25 résidents de la maison de retraite sont décédés.
Un collectif de réflexion citoyen et de gauche écologique, a interpellé (le 31 mars) le maire Alain Loriguet à la suite de son arrêté municipal pris le 24 mars, durcissant et limitant les déplacements des Thisiens (http://www.ville-thise.fr//documents/Vie_citoyenne/Votre_commune/Arretes/Arrete_2020_19_Coronavirus_Limitation_des_deplacements_16032020_093240.pdf).
Promener son chien est par exemple interdit. Il faut le sortir devant son palier. Cet arrêté est-il valide ? La préfecture du Doubs ne l'attaquera pas au tribunal administratif mais ne demandera pas aux gendarmes de le faire respecter, "seules les mesures nationales prévalant" indique une source préfectorale.
Cette décision municipale, prise par le maire (sortant) Alain Loriguet a fait sortir de son sommeil le collectif citoyen "Thise à gauche".
"De nombreuses personnes ont été profondément choquées et blessées par les propos tenus dans les médias par le maire Alain Loriguet" Marc Pautot, du collectif
En quoi le maire a-t-il choqué ? "Parce qu'il estimait que les Thisiens étaient irresponsables et indécents car ils se promenaient devant la maison de retraite. C'est faux d'autant que l'EHPAD est situé dans un lotissement ! Nous déplorons la méthode : aucun habitant n'a reçu de courrier, ni de coup de téléphone. La façon de faire est inquiétante" témoigne le porte-parole du collectif.
Des initiatives constructives sont nées pour soutenir l'EHPAD, comme celle de Morgane Canonne, une Thisienne de 35 ans :
Le collectif dit ne pas vouloir "polémiquer" et réfléchit à une initiative une fois le confinement terminé : "On aimerait - quand tout sera fini - organiser une opération pour remercier le personnel de l'EHPAD et les résidents."
Alain Loriguet n'a pas (encore) donné suite à notre sollicitation.
Six conseillers municipaux de l'ancienne majorité ont démenti avoir été consultés par "audioconférence" par le maire pour décider de la promulgation de l'arrêté. "S'il veut engager (sa) responsabilité, c’est (son) problème, pas le nôtre" écrivent-ils dans un mail adressé au premier magistrat. Ambiance...
Élu en mars dernier sous l'étiquette "Agir ensemble pour Thise", le "futur" maire Loïc Allain (et ex-premier adjoint, à droite sur la photo ci-dessus) s'est fendu d'une lettre adressée aux Thisiens par boîte postale.
Un courrier dans lequel il explique gérer en ce moment les dossiers d'urbanisme, des ressources humaines, l'accueil périscolaire, et précise que le maire "garde la main sur toutes les décisions et choix qu'il pense capitaux." Voici son courrier aux Thisiens :
Cette lettre est-elle une façon de prendre ses distances avec cet arrêté municipal ? Elle a le mérite d'informer la population, voire de l'irriter.
"C'est une violation du confinement, écrit un habitant au maire par courriel. Jusqu'à preuve du contraire, vous êtes (NDLR : il cite Alain Loriguet) encore l'édile de notre commune, en charge, entre autres, de la communication. De quel droit quelqu'un qui vous succédera (Loïc Allain) peut-être se permet-il de violer le confinement pour distribuer une communication qui engage la commune ?"
La transmission de flambeau entre élus à Thise n'est décidément pas simple...