Outre cette particularité unique sur le plateau de Maîche, l’édifice se distingue en rendant hommage aux victimes de trois villages : Trévillers, Thiébouhans et Ferrières-le-Lac.

À l’issue de la Première Guerre mondiale, la plupart des communes décident d’ériger un monument pour célébrer leurs morts. Il s’agit alors d’une des plus importantes entreprises de sculpture et d’architecture du XXe siècle qui touche les 36 000 communes de France. Dans la plupart des cas, les villages commandent sur catalogue. Dans leur hâte à honorer leurs enfants tombés au champ d’honneur, l’opération se révèle plus rapide à mettre en œuvre et moins onéreuse.

L’allocution à Trévillers de Luc Taillard, maire de la commune, à l’occasion de la journée commémorative du 11 novembre dernier.

C’est en 1919 que Trévillers, aux traditions catholiques profondes, décide l’érection d’un monument aux morts pour se rappeler les 22 habitants tués durant la Grande Guerre. S’y associent les communes voisines de Thiébouhans et Ferrières-le-Lac, portant le nombre de victimes à 40.

L’entreprise Micciolo à Besançon est chargée de la réalisation du projet. Elle en confie la partie sculptée à Louis Hertig (1880-1958) qui réalise l’œuvre dans son atelier de la rue Midol. Elle représente un Christ, grandeur nature sur un haut piédestal, tenant la croix et montrant le Sacré-Cœur. Malgré les réticences du préfet du Doubs à valider un projet au caractère religieux, l’œuvre est finalement exécutée en 1921 pour un coût global de 42 000 francs de l’époque.

Le “mémorium” aux morts pour la France du village dans la salle du conseil municipal

À partir de 2018, un important travail de recensement est conduit par Charlotte Leblanc et Sybille Lacroix, chargées d’études documentaires à la D.R.A.C. (Direction Régionale des Affaires Culturelles) de Bourgogne-Franche-Comté. Elles recensent et étudient 1 707 monuments communaux pour aboutir à une sélection de 121 sites. Cette liste est présentée à un groupe de travail scientifique qui en retient 26 pour leur caractère représentatif et exceptionnel.

L’originalité du contexte religieux et la réalisation par un artiste régional ont été décisives pour l’inscription de l’édifice de Trévillers aux monuments historiques. “Tous les ans, nous déposons une gerbe ici et nous nous déplaçons à Thiébouhans ou à Ferrières pour y commémorer l’ensemble des morts de nos villages”, explique Luc Taillard, maire de Trévillers.

Autre particularité, la commune dispose, dans la salle du conseil municipal, d’un mémorium exclusivement dédié aux habitants de Trévillers morts pour la France pendant les deux guerres mondiales.

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