Qui l’aurait cru il y a encore un mois quand le Doubs était complètement à sec ? Il est tombé depuis la mi-octobre près de 300 litres de pluie au mètre carré dans le Haut-Doubs.
Depuis que Météo France fait des relevés précis, c’est-à-dire depuis 1958, ce mois situé entre le 12 octobre et le 11 novembre est le deuxième le plus pluvieux jamais relevé. À part à l’automne 2002, il n’a donc jamais autant plu que ce mois dernier : 170 mm de pluie ont été relevés à la station météo de Grand’Combe-Châteleu entre le 1er et le 13 novembre. C'est plus d'eau que ce qui est normalement enregistré sur un mois de novembre complet. De plus, la pluie a continué de tomber plusieurs jours encore après le 13 novembre.
Depuis le 12 octobre, date à laquelle les précipitations ont commencé à s'abattre sur le Haut-Doubs, plus de 300 mm, soit 300 litres de pluie par mètre carré, ont été enregistrés. Arnaud Gleizes, météorologue à Météo France Grand Est, note que c'est entre le double et le triple de la normale pour cette période. Certains secteurs du Haut-Doubs ont même affiché une pluviométrie encore plus élevée, avec plus de 200 mm du côté de Mouthe sur la même période entre le 1er et le 15 novembre, totalisant près de 400 mm depuis la mi-octobre. M. Gleizes ajoute qu'il n'en a pas fini avec les précipitations dans les prochains jours.
Ilyes Ghouil, météorologue professionnel installé dans le Haut-Doubs, souligne que normalement, à cette période, les cumuls de pluie sont d'environ 150 mm pour un mois. Ainsi, enregistrer 400 mm en un mois du côté de Mouthe est exceptionnel, et 260 mm ont été relevés sur la station météo du Russey au cours du même mois glissant, soit deux fois plus qu'un mois normal à cette saison.
Ces fortes précipitations ont eu pour résultat une remontée d'environ 1 mètre du niveau du Doubs en à peine 36 heures, et les nappes phréatiques sont à nouveau excédentaires. Pour ce qui est de la suite, il est difficile de prévoir à long terme. Selon Ilyes Ghouil, on peut s'attendre à un hiver légèrement plus doux et plus humide, avec des perturbations assez fréquentes et des cumuls de pluie importants au cours des trois mois d'hiver. Cependant, cela n'exclut pas la possibilité de fortes précipitations neigeuses en moyenne montagne, qui pourraient être suivies d'un radoucissement pouvant faire fondre la neige.
Il est important de noter que ces informations sont basées sur des hypothèses, mais certaines agences telles que la N.O.A.A. (National Oceanic and Atmospheric Administration) confirment que les trois mois d'hiver 2023-2024 devraient être nettement plus chauds que la normale, avec février 2024 particulièrement attendu comme étant extrêmement chaud, avec des écarts possibles allant jusqu'à 2 ou 3 °C au-dessus de la nouvelle moyenne climatique pour la période 1991-2020.